Photo : Riad Par Amirouche Yazid La neutralisation du commerce informel s'est imposée comme une étape nécessaire pour la maîtrise de l'économie nationale. L'ampleur prise par le phénomène pousse de manière discontinue les autorités à prendre différentes mesures pour rétablir l'activité commerciale légale dans toute sa diversité. Officiellement, une campagne sans merci est menée contre tous ceux qui activent dans ce créneau. Alors qu'il est impératif d'éradiquer ce genre d'activités qui empoisonne l'économie nationale, les mesures prises par les pouvoirs publics semblent pécher par leur inefficience. La preuve : les marchés informels prolifèrent. Comme si ceux qui y activent échappaient à tout contrôle. Les citoyens s'en rendent compte dès qu'ils sont à la recherche d'un objet à acheter. Ils sont informés dès lors de «la disponibilité de l'objet dans certains marchés et à un prix très abordable». Devant un pouvoir d'achat en net affaiblissement, les Algériens n'hésitent pas naturellement à aller à la recherche de l'achat le moins coûteux. La population se soucie très peu de la qualité de la marchandise mise en vente. A El Hamiz (Alger), tout se vend et tout s'achète, sans la moindre facturation. A Tedjanent, c'est le même constat. Dans ces lieux, les règles commerciales n'ont pas leur place. Tout le monde préfère vendre et acheter en marge de toute réglementation. Manifestement, les services concernés par l'opération de contrôle se révèlent impuissants devant l'extension de cette activité. Ce n'est pas le renforcement du nombre de contrôleurs qui va freiner la vitesse du phénomène même si le ministère du Commerce tente d'étoffer son personnel en lançant, il y a deux semaines, un appel de recrutement de 500 inspecteurs principaux de la qualité et de la répression des fraudes. Il est à noter que le niveau du commerce informel s'accroît à l'approche de chaque rentrée sociale avec l'exposition à la vente de différents articles scolaires… Devant l'incapacité du gouvernement à neutraliser ces zones de nuisance à l'économie nationale, plusieurs acteurs du secteur ont émis des propositions, dont la défiscalisation et la régularisation de ceux qui s'adonnent à cette activité. Pour le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, «l'allègement des charges fiscales et parafiscales des entreprises est une solution idéale pour lutter contre le marché informel en Algérie». Le même responsable avait ajouté que «le marché informel en Algérie constitue un danger car c'est une activité qui ne paye pas d'impôts et exerce une concurrence déloyale sur une activité déclarée». Certains disent que le problème se pose au niveau de l'importation. Pour le président de l'UGCAA, «il existe une loi qui régit et qui classe les importateurs. Cette loi fixe le minimum du capital qui permettrait à toute personne d'exercer l'importation». La mesure est bonne, selon M. Souilah, car, avait-il expliqué précédemment, la nouvelle disposition juridique va permettre à tout le monde d'accéder à l'importation. La nouvelle loi va encourager la concurrence dans le domaine de l'importation, ce qui favorisera la lutte contre l'informel. Ainsi, les personnes intéressées par l'importation ne seront pas contraintes de travailler dans la clandestinité.