Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou 70% des poulets vendus sur le marché national sont issus du marché noir. Les 20% autres sont assurés par les 500 abattoirs privés et communaux répartis à travers le territoire national alors que l'Office national d'aliment de bétail ne contribue qu'à hauteur de 7% dans la production de viandes de poulet avec 20 000 tonnes/ an de poulet (dont 18 000 se vendent congelées), sur une production nationale de 300 000 tonnes/ an. C'est ce qu'a indiqué hier à l'APS, président du directoire de l'ONAB, M. Bouzid Boukersi. Ce directeur explique cette «fuite vers l'informel» par la «fiscalité élevée appliquée pour l'abattage des viandes blanches ainsi que la cherté des aliments importés». «Ce sont des petits éleveurs qui méritent d'être encouragés. Le poids de la fiscalité qu'on leur impose est contraignant et doit être réduit, a-t-il plaidé en se félicitant toutefois des mesures incitatives pour les éleveurs de poussins, appliquées depuis le début de l'année en cours. Cette faible contribution de l'ONAB dans l'approvisionnement du marché en viandes blanches a poussé l'office à adapter une stratégie à travers une nouvelle orientation vers l'aval. Une opération entamée à l'occasion du mois de Ramadhan et qui s'étalera dans le temps. Ainsi 4 200 tonnes de poulet congelé local sont stockées au niveau de l'ONAB en attendant leur distribution. Plus de 200 volaillers et bouchers ont adhéré au programme de l'ONAB pour assurer la distribution de ces viandes, ces commerçants travailleront en partenariat avec l'ONAB. M. Boukersi a avancé à ce sujet : «Nous avons eu 201 offres de franchise et signé 140 contrats jusqu'à présent. Nous voulons peser sur le marché en nous impliquant dans la grande distribution». Et d'ajouter : «C'est une nouvelle orientation vers l'aval, une stratégie à long terme et non pas une opération limitée au Ramadhan». La signature du contrat de franchise : la possession de structures de froid et la pratique d'un prix de vente uniforme fixé préalablement par l'ONAB sont les conditions fixées dans le cahier des charges établi à cet effet en direction des commerçants, selon M. Boukersi. Pour le prix, il a déjà été annoncé lors d'une précédente sortie médiatique du directeur de l'ONAB. Il est fixé à 250 DA/kg comme référence. «Mais ce qui compte le plus pour moi, c'est le fait que le consommateur achète un poulet sain et dont la traçabilité est bien connue», précisera le responsable de l'ONAB. Sur un autre plan, l'ONAB, qui produit également les oeufs, s'est fixé une production de 60 000 tonnes de poulet à l'horizon 2014 et compte, pour ce faire, augmenter ses capacités de stockage et de structures de froid, selon son P-G. Depuis 2009, l'office s'est lancé dans un nouveau type de partenariat qui consiste à «livrer les poussins aux éleveurs privés pour les récupérer ensuite et les abattre dans ses abattoirs», rappelle M. Boukersi. «Environ 60 contrats de partenariat ont été signés à ce jour permettant la livraison de 4 millions de poussins dont 70 à 80% en été récupérés en poulets vifs», a encore indiqué à l'APS, M. Boukersi. L'objectif de l'Algérie (qui est autosuffisante en matière de poulets), est d'arriver à une consommation approximative de 16 kg/habitant/an en 2014, contre 8 kg actuellement. Pour cela, la production devrait être augmentée pour passer de 300 000 tonnes/ an à 700 000 tonnes/ an.