De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche L'approvisionnement des populations qui résident dans les localités rurales et éloignées est appelé à s'améliorer d'après les responsables du secteur. Les pénuries en eau potable, qui s'étalaient parfois sur plusieurs jours, ne seront plus, compte tenu des réalisations d'ouvrages hydrauliques, qu'un mauvais souvenir, du moins pour la prochaine décennie, et si une bonne gestion des ressources est appliquée par les services concernés et les consommateurs. Pour les services hydrauliques, les quantités de pluie qui se sont abattues jusque-là sur la région sont d'un bon apport pour la wilaya, qui dispose actuellement de deux barrages en exploitation, de dizaines de forages et de plusieurs nappes phréatiques, dont la capacité peut subvenir aux besoins de la région. Selon le rapport de la direction de l'hydraulique, cette région à vocation agricole -mais restée longtemps en marge du développement- dispose d'infrastructures de grande envergure qui seront d'un grand apport pour le secteur agricole. Après le barrage de Oued Lekhal (Aïn Bessem) d'une capacité de 30 millions de m3 et celui de Tilesdit (Bechloul), une autre importante infrastructure hydraulique vient compléter le registre des projets structurants de la wilaya de Bouira. Le coût après réévaluation avancé en 2006, pour ce projet, était de 25 717 598 000 DA. Ces trois ouvrages cumuleront, avec la mise en service du barrage de Koudiat Oucerdoune, environ 840 millions de m3, ce qui dépasse largement les besoins locaux. Par ailleurs, les volumes d'eau au niveau des retenues collinaires sont estimés à 4,5 millions de m3. Le barrage Koudiat Oucerdoune, en construction par la société française Razel, est considéré comme étant le deuxième plus grand barrage du pays, après celui de Beni Haroun dans la wilaya de Mila. L'ouvrage est implanté sur l'oued Issers, dans la localité de Maala, au cœur du mont de Zbarbar. Selon les responsables, les travaux de réalisation ont atteint un taux d'avancement de près de 90%, et l'opération de mise en eau devait avoir lieu au mois de novembre dernier. Ce barrage peut contenir jusqu'à 670 millions de m3 et va permettre l'alimentation en eau potable de 14 centres urbains de quatre wilayas : Bouira, Tizi Ouzou (partie sud), Médéa et M'sila, avec un débit de 100 millions de m3 par an, et l'irrigation de 18 000 ha dans la plaine située à l'est de la Mitidja et 1 000 ha dans la plaine des Issers. A cet effet, une grande station de traitement et de pompage des eaux du barrage Koudiat Oucerdoune d'une capacité initiale de 8 650 m3/jour, est en cours de réalisation par la SNC Lavalin, au lieudit Boularbah (Djebahia, daïra de Kadiria), à 30 km au nord-ouest de Bouira, pour assurer l'alimentation des localités en eau potable, ainsi que deux réservoirs de 2 500 m3 à Kadiria et de 10 000 m3 à Lakhdaria. L'exploitation effective du barrage de Koudiat Oucerdoune interviendra à la fin de l'année 2009, dès l'achèvement du projet de transfert à partir du barrage vers cinq communes de la wilaya de Bouira et huit communes de Tizi Ouzou (Draa El Mizan, Boghni, Ouadhias...), confié au groupement d'entreprises piloté par la société canadienne Lavalin, pour un montant de 20 milliards de dinars. Le second barrage, qui est entré en exploitation dans la wilaya de Bouira, est Tilesdit situé dans la localité de Bechloul, avec une capacité de 167 millions de m3 et dont le taux de remplissage est de 70%, selon les dernières estimations. Pour l'acheminement de l'eau à partir de cet ouvrage, les pouvoirs publics ont fait construire six stations de pompage et 80 km de conduite ainsi qu'une station de traitement des eaux de 73 000 m3 au niveau de la sortie est de la ville de Bouira. Sur un autre registre, le rapport de la DHW fait état de la réalisation, en 2008, de 18 forages d'un débit évalué à 104 l/sec. Pour l'agriculture, sept retenues collinaires d'une capacité de 1,2 million de m3 sont en voie de réalisation dans le cadre du programme des Hauts Plateaux pour l'irrigation de 240 ha de terres agricoles.