Responsabilité n Affaiblis par les divisions fratricides et dénués de stratégie, les Palestiniens redoutent la remontée de la droite israélienne au pouvoir et comptent sur le soutien de la communauté internationale. Le nouveau gouvernement, fortement ancré à droite, que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu devait présenter aujourd'hui à l'investiture du Parlement, suscite de vives inquiétudes auprès des Palestiniens. «Le monde doit être placé face à ses responsabilités en ce qui concerne le conflit israélo-arabe», a déclaré, hier, le président palestinien Mahmoud Abbas au sommet arabe de Doha, en guise d'appel à la communauté internationale de s'impliquer davantage face au gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu qui s'oppose à la création de l'Etat auquel les Palestiniens aspirent. Il a affirmé que toute négociation future avec Israël serait inutile «s'il n'accepte pas la création d'un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza». Il a appelé les dirigeants arabes à entrer en contact avec le Quartette international sur le Proche-Orient, notamment l'administration américaine pour amener Israël à se plier à l'option de la paix. «Toute réticence ou tergiversation attisera la tension et anéantira ce qui reste de l'espoir de parvenir à la paix», a-t-il averti. A l'issue du sommet, les dirigeants arabes ont souligné «la nécessite de fixer un délai précis pour qu'Israël honore ses engagements envers le processus de paix». Depuis la relance du processus de paix en novembre 2007, M. Abbas et le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert se sont rencontrés à plus de vingt reprises, mais les négociations n'ont enregistré aucune percée. Le député Abdallah Abdallah, chef de la commission politique au Parlement palestinien, estime, quant à lui, que le recours à la communauté internationale serait vain tant que perdurent les divisions interpalestiniennes. «Avant de nous adresser au monde, il faudrait retrouver notre unité pour pouvoir parler d'une seule voix, d'un seul langage, et sous une direction unifiée», a-t-il déclaré. «Nous ne voyons pas de différence entre les différents gouvernements israéliens. Il vaut mieux à la rigueur avoir à la tête de l'entité (Israël) un gouvernement aux positions claires qu'un gouvernement qui assassine, détruit et assiège tout en parlant de paix», a déclaré le chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh. Par ailleurs, à quelques heures de l'investiture prévue, du 32e et plus pléthorique gouvernement de l'histoire d'Israël, Netanyahu menait encore des tractations pour élargir son assise parlementaire et apaiser les tensions au sein de son propre parti. Le futur Premier ministre israélien, qui se déclare vouloir une paix totale et réelle et une réconciliation entre les peuples arabe et juif, récuse cependant un gel de la colonisation juive en Cisjordanie et s'oppose à la création d'un Etat palestinien, au cœur des efforts de paix depuis des années.