L'accélération de la croissance dans l'industrie manufacturière de la zone euro s'est confirmée en juillet, mais avec de fortes disparités entre les pays, selon une nouvelle estimation de l'indice des directeurs d'achats (PMI) pour ce secteur publiée hier. Cet indice a atteint son plus haut niveau depuis trois mois, confirmant l'accélération de la croissance dans le secteur. En chiffres, l'indice PMI manufacturier s'est redressé à 56,7 points après 55,6 points en juin, a annoncé la société Markit, qui le réalise. C'est un plus haut niveau de l'indice depuis trois mois. C'est légèrement plus que prévu dans une première estimation, publiée le 22 juillet, qui donnait un indice à 56,5 points. L'indice reste, pour le dixième mois consécutif, au-dessus de la barre des 50 points qui signale une progression de l'activité. Mais il avait auparavant reculé en mai (à 55,8 points contre 57,6 points en avril) et en juin, traduisant un ralentissement du rythme de croissance. Une tendance interrompue en juillet, où la croissance de la production manufacturière et des nouvelles commandes s'est accélérée, stimulée par le renforcement de la confiance des entreprises et des consommateurs. «Ce renforcement de l'indice PMI de l'Eurozone observé en juillet résulte presque exclusivement d'un élan de la croissance allemande», a cependant nuancé un économiste. De fortes disparités existent, en effet, entre les performances nationales, et l'Allemagne connaît, de loin, la plus forte croissance de la production, indique l'économiste. «Les variations entre les performances des différents secteurs manufacturiers nationaux pourraient bien engendrer des divergences similaires entre les marchés du travail des différents pays, et, par voie de conséquence, les dépenses des consommateurs, aggravant ainsi le déséquilibre», selon la même source. S'agissant des conséquences sociales, le taux de chômage de la zone euro est resté stable à 10% en juin selon les statistiques publiées vendredi dernier. Mais celui de l'Espagne, quatrième économie de la zone, a de nouveau progressé au premier trimestre, dépassant 20% et enregistrant sa douzième hausse trimestrielle d'affilée, ce qui alimente les craintes d'une nouvelle récession avant la fin de l'année. En somme, ces chiffres ont été publiés dans un contexte d'incertitude générale sur l'état de santé de l'économie mondiale. Car, même la croissance de l'industrie manufacturière chinoise a continué de ralentir en juillet, affichant désormais trois mois consécutifs de repli, pénalisée par les multiples mesures gouvernementales destinées à freiner l'octroi de crédits et la spéculation immobilière. S. B.