La Corée du Nord a déployé des missiles sol-air de longue portée près de la frontière avec la Corée du Sud. L'information est rapportée par le quotidien Chosun Ilbo, citant une source militaire sud-coréenne. Selon ce journal sud-coréen, plusieurs missiles SA-5 ont été déplacés depuis la province de Hwanghae, sud-ouest du pays, vers la frontière. L'emplacement des missiles représente un véritable danger pour l'aviation sud-coréenne. Ces missiles ont été repositionnés en mars après le naufrage d'un navire de guerre sud-coréen, en mer Jaune, imputé à une torpille nord-coréenne. 46 marins sud-coréens avaient péri. Pour Pyongyang, les missiles déployés à la frontière sont destinés à empêcher l'aviation sud-coréenne de lancer des frappes contre des cibles stratégiques du Nord. L'armée nord-coréenne aurait acheté quelque 350 missiles SA-5, d'une portée de 250 km, et une vingtaine de plateformes de lancement à l'Union soviétique à la fin des années 80. Le torpillage de la corvette «Cheonan», le 26 mars, attribué à Pyongyang, a ravivé les tensions dans la péninsule, alors que la Corée du Nord a claqué la porte, depuis plus d'un an, des discussions entre six pays visant à la persuader de renoncer à ses ambitions nucléaires. Le régime communiste, soutenu par la Chine, a toujours nié avoir torpillé le navire. Les Etats-Unis et la Corée du Sud mènent actuellement des manœuvres conjointes visant à mettre la pression sur la Corée du Nord. Ce qui ne fait qu'exacerber la tension. Ces exercices ont été condamnés par Pyongyang, menaçant de riposter par une «puissante dissuasion nucléaire». La péninsule coréenne pourrait entrer dans une phase de grande tension. La Corée du Sud a averti qu'elle ne tolérerait «aucune provocation» à la veille des nouveaux exercices en mer Jaune après que Pyongyang eut menacé de riposter à toute provocation touchant ses intérêts. «Notre armée va surveiller de près l'ennemi, elle sera prête en toute circonstance pendant les exercices et elle ne tolèrera aucune provocation», a déclaré le vice-amiral Kim Kyung-sik. Les manœuvres sud-coréennes démarrent aujourd'hui pour cinq jours et seront consacrées à la défense anti-sous-marine. Mardi, la Corée du Nord a assimilé ces exercices à une «nvasion directe». L'épisode du torpillage du navire de guerre sud-coréen a ravivé les tensions dans la péninsule. Les Etats-Unis et la Corée du Sud avaient mené, fin juillet leurs plus importantes manœuvres conjointes visant à mettre en garde la Corée du Nord. La Chine, proche alliée de Pyongyang, avait fait part de son opposition à ces manœuvres et refusé de se joindre à la condamnation «internationale» et la stigmatisation de Pyongyang. M. B.