Synthèse de la Rédaction internationale Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, a justifié hier les tirs du commando qui a tué neuf passagers turcs de la flottille d'aide pour Ghaza, le 31 mai, lors de sa déposition devant une commission d'enquête israélienne. «Nos soldats ont ouvert le feu de façon justifiée», a affirmé le général Ashkenazi. Interrogé par les membres de la commission, le général a indiqué que des soldats avaient bien ouvert le feu à bout portant. Le général Ashkenazi est le troisième haut responsable, après le chef du gouvernement Benyamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak, à comparaître devant cette commission depuis lundi dernier. Cette commission factice (Israël ayant refusé une commission d'enquête internationale), présidée par un juge à la retraite, est composée de cinq membres israéliens et deux observateurs étrangers, mais sans droit de vote. Le témoignage du général Ashkenazi, comme ceux de Netanyahu et Barak, a eu lieu en partie de façon publique, puis s'est poursuivi à huis clos. Parallèlement, un groupe de quatre experts de l'ONU, dont un Israélien et un Turc, chargé lui aussi d'enquêter sur l'assaut, a entamé ses travaux mardi dernier à New York. Israël, qui jouit de l'impunité internationale, a menacé de boycotter ce groupe d'experts de l'ONU. La commission israélienne dit vouloir étudier des documents écrits et convoquer éventuellement d'autres témoins par la suite. Aucune date butoir officielle n'a été fixée pour la fin des travaux de cette commission. Neuf Turcs avaient été tués par le commando de la marine israélienne lors de l'abordage du ferry turc «Mavi Marmara», dans les eaux internationales, alors que le navire tentait de rallier Ghaza soumise à un embargo généralisé mettant la population palestinienne dans une situation extrême. L'agression israélienne a suscité une large désapprobation à travers le monde, notamment dans les milieux du travail humanitaire. Cependant, l'Etat hébreu, malgré la gravité des faits, n'a nullement été sanctionné par la «communauté internationale».