De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Difficile de gérer son diabète durant le mois de Ramadhan ? Pas autant que cela si les patients tiennent compte des recommandations que leur prodiguent les différents comités consultatifs musulmans de par le monde et des avis médicaux. A chaque fois, le doute et les réticences sur le jeûne se rapportant aux malades chroniques sont remis sur la table de concertation. Et les diabétiques, du moins ceux atteints du type 2 (insulinodépendant), c'est-à-dire traité à base de comprimés, hésitent et mettent leur vie en danger en jeûnant. Pourtant, la majorité d'entre eux sont exposés à des complications. Le diabétique de type 1 est autorisé à ne pas jeûner, notamment s'il prend de l'insuline en trois prises par jour, selon de récentes conclusions médicales appuyées par des avis religieux. En dépit devrions-nous dire de ces «garanties», la majorité des personnes atteintes de cette pathologie observent le jeûne. Il en est même qui se disent en pleine forme quand elles accomplissent le rite. Paradoxe ou baraka ? La réponse est à chercher parfois dans les complications qui peuvent résulter à la suite de cet «entêtement» de faire carême contre l'avis médical… Obligation du calendrier, cette année, le mois sacré de Ramadhan coïncide avec le mois le plus chaud. Des températures qui pourraient aggraver le cas des malades dits chroniques, dont les hypertendus et les diabétiques. La majorité de ceux-ci jeûnent à leur risques et périls. Pourtant, la religion les en dispense. En parallèle, les spécialistes confirment qu'ils doivent apprendre à vivre avec leur maladie. Autrement dit, une hygiène de vie est nécessaire pour leur garantir une santé sans danger. La connaissance et le mode de thérapie qui accompagne le diabète demeurent primordiaux pour le malade. Quel est son type ? Est-il insulinodépendant ou non ? Ce sont ces modes qui déterminent le régime alimentaire adéquat à suivre pour chaque cas. Prendre des médicaments ou se soumettre aux doses d'insuline ne reflète qu'une partie du traitement prodigué aux diabétiques, ne cessent d'émettre les médecins. Cela dit, pour éviter les complications, la thérapie doit s'accompagner d'une alimentation équilibrée et de la pratique d'une activité physique ainsi que d'un préambule qui illustre la nature du terrain diabétique et qui éclaire davantage sur les risques encourus par les jeûneurs qui croient peu… aux avis médicaux. L'importance d'une consultation médicale avant le Ramadhan est indispensable pour adapter les prises médicamenteuses. «En aucun cas le malade supprimera à sa guise une quelconque prise de ses médicaments», alerte un diabétologue. Chaque patient autorisé à accomplir le mois de Ramadhan doit se conformer à la nouvelle prescription médicale et connaître les mesures à entreprendre en cas de survenue de «symptômes» inquiétants. Les risques d'hypoglycémie occupent le premier plan. A cet effet, les patients sont informés sur l'obligation de rompre le jeûne dans des cas complexes et quand ils doivent se rendre à l'hôpital. C'est pourquoi des associations locales et même des médecins œuvrant dans les maisons de diabétiques préconisent aux malades une consultation médicale assortie d'une éducation dans les semaines précédant le Ramadhan. Par ailleurs, d'autres sources médicales attestent que le diabétique qui prend d'une manière équilibrée ses médicaments peut observer le carême, mais avec une discipline stricte. Quoi qu'il en soit, il est fortement recommandé aux malades de ne pas jeûner et ce, pour éviter toute complication à la rupture du jeûne, notamment l'hyperglycémie en raison de la tentation devant les mets. Difficile de les convaincre ! Certains thérapeutes, répondant au désir de leurs patients de jeûner durant le mois de Ramadhan leur donnent quitus… mais généralement cela concerne la catégorie des non- insulinodépendants.