Photo : Riad Par Smaïl Boughazi L'industrie du froid est l'un des créneaux qui a connu, ces dernières années, un développement considérable en Algérie. Une panoplie d'opérateurs privés ont réussi à s'imposer dans un marché de plus en plus diversifié et ont pu faire face à une rude concurrence étrangère. La qualité des produits locaux est en constante amélioration. Il faut dire que malgré la multiplication des opérateurs dans des segments d'industrie, l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (ENIEM) reste l'un des leaders de cette activité au niveau national. Selon ses responsables, les parts de marché de l'entreprise sont importantes. En chiffres, les responsables précisent que pour les réfrigérateurs et congélateurs, les parts sont de 65 à 70%, de 65% pour les cuisinières et entre 35 et 40% pour la climatisation. Cette entreprise a bénéficié d'un assainissement en juillet 2009. Après cette opération, l'entreprise, selon ses responsables, compte récupérer les parts du marché perdues après l'ouverture économique du pays et redorer son blason. Il faut rappeler dans ce sillage que l'ENIEM a pu bénéficier d'un effacement total de ses dettes estimées à 16 milliards de dinars, dont 13,4 milliards de dinars de découverts auprès des banques. Grâce à cette démarche, l'ENIEM s'est débarrassée de ses problèmes de trésorerie, un lourd fardeau pour son développement. Toutefois, il y a lieu de noter que cette entité, à l'instar de toutes les entreprises algériennes, fait face au phénomène de la contrefaçon. L'ENIEM n'est qu'un exemple d'une industrie en pleine expansion dans notre pays. D'autres entreprises implantées aux quatre coins du pays arrivent, elles aussi, à produire et même atteindre un taux d'intégration assez considérable. Des partenariats ont été également lancés entre des opérateurs algériens et des entreprises étrangères. On peut citer, à titre d'exemple, l'Allemand Bitzer, leader mondial du froid, qui a concrétisé un contrat de partenariat avec une société de droit algérien, Fact Algérie, qui détient depuis 2001 une licence d'assemblage des climatiseurs Carrier. La ligne de fabrication située à Chéraga, dans la banlieue d'Alger, inaugurée en 2006, assemble les groupes de condensation pour chambres froides Bitzer jusqu'à 30 kW. Elle fait suite à l'ouverture, en 2001, d'une unité d'assemblage de climatiseurs sous licence Carrier, leader mondial de la climatisation. Ce groupe ambitionne de devenir le leader dans la fabrication, la distribution et la maintenance des systèmes de froid et de climatisation, et ce, en s'appuyant sur ses partenariats technologiques avec les deux plus grands acteurs mondiaux du marché du froid et de la climatisation. Les responsables de cette entité avait indiqué qu'avec «cette ligne de montage, le marché algérien connaîtra une bonne progression. Nous sommes heureux de contribuer au développement économique du pays grâce à cet investissement structurant». Le groupe en question a réalisé, ces dernières années, un chiffre d'affaires d'environ 300 millions de DA (chiffre 2006). Augmenter les capacités de stockage du pays, un autre défi Malgré la présence de plusieurs groupes spécialisés dans cette industrie, les responsables ne cachent guère que les capacités de stockage de notre pays sont minimes. Et dans cette optique, le gouvernement veut encourager le développement de cette industrie du froid en Algérie pour augmenter les capacités de stockage des produits agroalimentaires notamment. Ces capacités sont en deçà des normes établies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les statistiques officielles communiquées récemment par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural sur les capacités de stockage actuelles sous froid de l'Algérie sont de 2,5 millions de mètres cubes, alors qu'elles devraient se situer entre 11 et 12 millions de mètres cubes, soit 0,30 m3 par habitant. Et pour cela, une société d'entrepôt de froid sera créée prochainement pour compléter les investissements du secteur privé dans ce domaine pour les cinq prochaines années, avait annoncé le ministre qui a estimé que l'industrie du froid en Algérie devrait susciter l'intérêt des opérateurs, car l'Etat a la ferme intention d'en développer les capacités de stockage. Il faut dire aussi que la modernisation de la chaîne locale du froid industriel est une nécessité pour le pays, étant donné que de nombreux programmes immobiliers sont en chantier, en plus de la multiplication des activités commerciales. Signalons, enfin, que le seul événement qui regroupe les professionnels activant dans cette industrie est le salon Coldfair. Outre la qualité qui est débattue durant cet événement, les professionnels du secteur évoquent aussi régulièrement l'amélioration des technologies utilisées dans l'industrie du froid, sachant que l'économie d'énergie est devenue, ces dernières années, un sujet d'actualité pour les producteurs de matériel frigorifique.