L'Irak sombre dans le chaos. C'est le constat que chacun peut faire aujourd'hui de ce pays qui a été complètement ravagé par la guerre d'invasion américaine en 2003. Tous les jours, le nombre de morts, notamment civils, ne cesse d'augmenter, sans oublier les dégâts matériels causés par les attentats-suicide, à la bombe ou à la voiture piégée. Durant ce mois d'août, la multiplication de ces attentats a fait plus d'une centaine de morts et autant de blessés. Hier encore, l'on a dénombré une dizaine de morts et plus d'une vingtaine de blessés dans plusieurs attaques à Baghdad et dans d'autres provinces du pays. Les groupes terroristes, issus de différentes mouvances, visent aussi bien les forces de sécurité que les civils irakiens. Au début de ce même mois d'août, une série d'attaques à la bombe a causé plus d'une cinquantaine de morts en moins de 24 heures dans l'ouest et le sud de l'Irak. Depuis, on enregistre quotidiennement de nouvelles attaques contre les restaurants, les barrages de la police et dans les lieux publics, notamment les marchés. L'explosion d'une bombe, mercredi dernier, dans une maison qui servait de cache d'armes pour les insurgés, a causé la mort de huit soldats irakiens. Durant le mois de juillet, le nombre des victimes a atteint les 400 morts, soit le double que celui du mois de juin. La recrudescence des actes de violence intervient dans une période marquée par la persistance des blocages politiques qui empêchent la formation du nouveau gouvernement irakien, en raison de l'absence d'une majorité au Parlement issu des législatives du 7 mars dernier. Cela coïncide aussi avec le retrait des troupes de combat des forces armées américaines qui passent, en fait, le relais aux services de sécurité irakiens. Ces derniers semblent toutefois incapables de gérer, seuls, la situation sécuritaire. C'est ce qu'a même laissé entendre le chef d'état-major irakien, le lieutenant général Babakir Zebari, d'après des informations publiées jeudi par le quotidien américain le Daily Telegraph. M. Zebari a affirmé que l'armée irakienne ne pourrait pas s'en sortir sans le soutien des forces américaines qui doivent quitter l'Irak totalement, d'ici la fin de l'année prochaine. L'aggravation de la situation sécuritaire en Irak suscite beaucoup d'inquiétude au sein de la communauté internationale. Avant-hier, c'était à la Ligue arabe de lancer un appel aux forces politiques irakiennes à accélérer la formation d'un nouveau gouvernement. «La situation en Irak est préoccupante et il est impératif d'agir rapidement afin de parvenir à instaurer la stabilité dans le pays», a souligné le directeur de cabinet du secrétaire général de la Ligue arabe, Hicham Youssef, dans des déclarations à la presse, reprise par l'APS. L. M.