Ayman Edhaouahiri, le porte-voix du syndicat du crime, se rend compte que les nouvelles orientations de la politique étrangère d'Ankara menacent le monopole d'El Qaïda sur l'Islam et les musulmans. Ainsi, Edhaouahiri a dénoncé les «liens» qu'entretient la Turquie avec Israël et son rôle en Afghanistan, dans un enregistrement audio diffusé sur des sites islamistes. Pour le propagandiste d'El Qaïda, «le changement se produira quand le peuple turc aura demandé à son gouvernement de cesser de coopérer avec Israël, de le reconnaître, et de cesser d'envoyer ses troupes pour tuer des musulmans en Afghanistan». Le gouvernement turc «semble sympathiser avec les Palestiniens, faisant des déclarations [dans ce sens] et envoyant de l'aide. Mais en réalité, il reconnaît Israël, avec qui il fait du commerce, mène des entraînements militaires et partage des informations», a-t-il affirmé. Dans son message, Ayman Edhaouahiri a comparé la Turquie à Israël, affirmant que pendant que le gouvernement turc «fait des déclarations critiquant les crimes israéliens contre les musulmans de Ghaza (...) il commet des crimes semblables contre les musulmans en Afghanistan». C'est la seconde fois que le numéro deux d'El-qaïda s'en prend à la Turquie dont le discours à l'égard d'Israël, depuis l'attaque de la flottille de la Paix, semble déranger la nébuleuse terroriste. Manifestement, Edhaouahiri s'adresse à ses disciples qui commencent à voir en la Turquie, un recours sérieux et une puissance régionale capable de modifier la donne dans la région du Moyen-Orient, d'autant plus que la Turquie et le Brésil ont réussi à se faire entendre sur le dossier du nucléaire iranien. En perte de vitesse, El Qaïda fait feu de tout bois en accusant la Turquie de commettre des crimes contre les musulmans en Afghanistan, oubliant les massacres que les terroristes d'El Qaïda commettent contre les musulmans en Afrique et en Asie. A moins que, pour El Qaïda, les seuls musulmans soient ceux qu'elle considère comme tels. A. G.