Apparemment le mois de Ramadhan est propice à l'émigration clandestine à partir des côtes de Annaba devenue ces dernières années l'une des places fortes de la «harga» puisqu'on parle d'embarquements de dizaines de jeunes vers les rives sud de l'Europe ces derniers jours. Dans les quartiers populaires, on rapporte que, le premier jour, dès l'aube pas moins de 6 embarcations avec à leur bord près d'une centaine de harragas ont pris la mer en direction de la Sardaigne. «Aucun de ces jeunes n'est revenu, nous confie un chômeur rencontré dans la cité Auzas, du moins 3 de mes amis qui sont partis n'ont pas encore donné signe de vie, ils sont peut-être arrivés sur cette île puisque cela fait près de 5 jours qu'ils sont partis ; j'attends de leurs nouvelles avec impatience.» Selon nos informations, il y a 3 jours , une cinquantaine de jeunes dans 4 autres embarcations de fortune ont pris la mer à partir de Oued Boukrat à l'heure de la rupture du jeûne, moment où la surveillance des gardes-côtes se relâche quelque peu. Ces candidats à l'émigration clandestine, tous chômeurs issus des quartiers pauvres de la ville de Annaba, Place d'Armes, La Colonne, Béni M'haffer et Boukhadra, comptent débarquer sur l'île de Sardaigne et de là rejoindre le continent européen. A ce jour, aucune information à leur sujet n'est parvenue à leurs parents qui s'inquiètent de leur sort. Pourtant, les patrouilles en mer des gardes-côtes du groupement territorial de la station maritime principale de Annaba ont été renforcées en prévision justement de ces tentatives d'émigration clandestine mais ces jeunes sont prêts à braver tous les dangers et à prendre tous les risques pourvu qu'ils parviennent à débarquer de l'autre côté de la Méditerranée.