Photo :Riad Par Smaïl Boughazi Des milliers de vacanciers algériens sont rentrés chez eux quelques jours avant le début du Ramadhan afin de se consacrer à ce mois sacré en famille dans leur pays, les offres conciliant Ramadhan et vacances étant des plus timides. Car, si certaines familles ont choisi de passer ce mois sacré à la maison, d'autres sont parties à la recherche de formules pouvant répondre à leurs besoins pour meubler leurs journées et leurs soirées ramadhanesques pendant ce mois d'août. Une situation à laquelle les professionnels du tourisme en Algérie ne se sont pas préparés. Et pourtant, la coïncidence de Ramadhan avec le mois d'août était prévue et se poursuivra pendant des années. Ainsi, ce mois est devenu en quelque sorte une contrainte pour d'innombrables Algériens qui espéraient pouvoir passer des vacances en Algérie sans aller vers d'autres cieux où les offres sont alléchantes. Ils sont d'ailleurs nombreux à avoir été attirés par les différentes formules proposées par les structures touristiques tunisiennes. Les complexes touristiques algériens et autres hôtels leur ont laissé le champ libre pour proposer une planification qui prend en charge l'aspect des horaires ramadhanesques afin de mettre à la disposition des jeûneurs des menus une heure pendant la rupture du jeûne et une heure après au retour, via les navettes, de la prière des «taraouih» ou encore le buffet spécial comme les services dans les chambres pour les personnes âgées à l'heure du s'hour. Les professionnels du secteur touristiques de nos voisins de l'Est et même de l'Ouest ont prévu aussi des manifestations culturelles et artistiques. En Algérie, la situation n'a pas changé d'un iota puisque les professionnels activant dans ce secteur peinent à trouver les meilleures méthodes pouvant attirer les touristes. Cettedonne est un défi pour les responsables des infrastructures hôtelières durant ce Ramadhan mais également durant les cinq prochaines années. Les responsables sont, en effet, sommés de trouver des solutions à cette somnolence généralisée pour rentabiliser les structures. Ainsi, on affirme qu'hormis les étrangers qui viennent passer quelques jours dans les hôtels, les touristes algériens vont certainement bouder la saison des vacances. Evidemment, ceci se traduira, affirment certains professio nels du secteur, par un manque à gagner et, par conséquent, une baisse sensible des recettes de ces structures. Ce qui oblige les professionnels du tourisme à chercher une parade pour attirer les touristes et réduire les pertes ; ce qui est une bonne chose pour le consommateur. Il faut reconnaître que la question de la rentabilité se taillera la part du lion dans toutes les stratégies commerciales. Bien que le Ramadhan n'en soit qu'à son début, il faut dire qu'on pourrait voir dans certaines structures des offres, des promotions durant au moins les nuits ramadhanesques. Ce qui pourrait amortir une partie des dépenses de ces structures touristiques. Si, en Algérie, la tradition a voulu que le Ramadhan soit un mois où toute la famille se regroupe pour accomplir le devoir de jeûne, ce qui a contraint le secteur du tourisme à se soumettre à cette tradition, ailleurs, on a réussi à trouver d'autres moyens pour attirer les touristes. Certaines sources affirment que pas moins de 10 000 Algériens ont visité la Turquie durant ce mois sacré. La Tunisie comme à l'accoutumée attire de plus en plus d'Algériens. Selon des estimations, 76 000 Algériens ont passé l'année dernière le Ramadhan en Tunisie. Pour cette année, 70% des 1,2 million de touristes algérienssont sur le chemin du retour, en provenance des villes tunisiennes alors que le reste a été attiré par les délices d'un Ramadhan tunisien, à travers notamment les baisses des tarifs d'hébergement, et autres services.