Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le mois de Ramadhan continue de susciter l'intérêt de la population vu son aspect religieux qui fait de lui l'un des mois les plus aimés et attendus par toutes les couches sociales. Ce mois au cachet particulier se différencie des autres mois par ses coutumes qui exigent davantage de dépenses. De plus, les préparatifs de l'Aïd El Fitr ainsi que celle de la rentrée scolaire viennent également épuiser les économies des ménages.A quelques jours du début de ce mois, les discussions se sont orientées vers les augmentations des prix qu'observe le marché.De nombreux citoyens ne cessent de prospecter les différents marchés de cette wilaya pour examiner la différence entre les prix et s'approvisionner en produits alimentaires. A Khemis Miliana, Sidi Lakhdar et Bourached, les prix semblent acceptables pour les citoyens de cette ville et ce, en dépit de la légère hausse enregistrée. Entre autres, au niveau du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, en l'absence d'un marché de détail de fruits et légumes bien entretenu, de nombreux vendeurs appliquent leur loi et opèrent des hausses significatives sur les légumes de base, la différence étant parfois de 10 et 20 par kilogramme. Les fruits enregistrent également une hausse mais souvent raisonnable à part chez certains commerçants occasionnels qui préfèrent s'enrichir rapidement. Cette situation pousse la plupart des citoyens à réserver une somme d'argent importante pour les dépenses de ce mois. Chaque année, Karim prend la précaution de mettre de côté une somme d'argent permettant de subvenir aux besoins de ce mois. «J'ai pris l'habitude d'économiser une somme d'argent pour ce mois qui exige beaucoup de dépenses», nous a dit notre interlocuteur avant d'ajouter que même l'achat de la «zalabia» durant ce mois coûte une somme d'argent importante. S'agissant de la viande, il indique que, si les prix restent élevés, il lui sera impossible d'en acheter régulièrement. D'autres citoyens se contentent d'acheter de la viande congelée dont le prix semble pour certains abordable.«Un fonctionnaire ne peut supporter ce genre de dépenses à moins que l'importation des viandes permette d'abaisser les prix et de lutter contre la spéculation», lance Mohamed, un jeune fonctionnaire qui voit qu'il lui est impossible de gérer cette année son budget d'autant que le Ramadhan et l'Aïd coïncident cette année avec la rentrée scolaire, laquelle exige aussi des dépenses particulières. «Si les habits de l'Aïd pour les enfants peuvent être utilisés également pour la rentrée scolaire, l'achat des fournitures scolaires et des livres doit être pris sur le budget du ménage», dit Toufik qu trouve qu'il faut anticiper l'achat des habits avant que leurs prix grimpent. Par ailleurs, l'apparition des vendeurs occasionnels exposant différents produits, y compris le pain traditionnel, k'taïf, et autres produits de large consommation offre un décor particulier durant ce mois.Certains ménages sont déjà habitués à diminuer leurs dépenses d'autant qu'ils procèdent à la congélation de certains produits de grande nécessité.«Ma femme prend ses dispositions et conserve des légumes pour le Ramadhan, particulièrement ceux dont les prix grimpent et qui permettent de faire de délicieux plats», déclare Khaled. En somme, si le climat est quelque peu clément pour l'instant dans cette wilaya, il semble que la fièvre des marchés risque d'influer sur le budget des ménages et sur la rentrée scolaire qui s'annonce déjà très coûteuse pour les familles même à moyens revenus.