Sa proposition de modifier la Constitution avant le second tour de la présidentielle du 19 septembre prochain en Guinée, a entraîné une levée de boucliers contre Jean-Marie Doré, Premier ministre de transition d'un pays en train de vivre sa première véritable expérience démocratique. «Le Premier ministre perd la tête», «la folie de grandeur d'un Premier ministre en mal de publicité», il «a trahi le peuple de Guinée» : ce week-end, la presse guinéenne s'est déchaînée contre Jean-Marie Doré, 72 ans, qui avait été nommé en janvier pour mener à bien la transition jusqu'à l'élection. Déjà accusé d'avoir tout fait pour retarder au maximum la tenue du second tour de la présidentielle après le 1er tour du 27 juin, sa volonté de changer les règles du jeu à ce moment précis du processus électoral laisse perplexe une majorité de Guinéens qui s'interrogent sur le but qu'il poursuit. Dans un projet de décret soumis au président de transition, le général Sékouba Konaté, Jean-Marie Doré propose de modifier la Constitution afin de réduire le rôle de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il propose que l'organisation et la supervision du second tour se fassent «conjointement» avec le ministère de l'Administration du territoire et des affaires politiques, une façon pour son gouvernement, à travers les préfets et sous-préfets de région, de pouvoir mieux contrôler le scrutin. Cellou Dalein Diallo qui a obtenu 43,69% au premier tour, sera opposé le 19 septembre à l'opposant historique Alpha Condé (18,25%), l'un des rares à ne pas avoir critiqué la proposition du Premier ministre.