Photo : Riad Par Youcef Salami La cartographie des marchés de gros, à l'échelle du pays, ne faut-il pas la rajuster en vue d'un bon maillage de la distribution des produits agricoles, d'un équilibre entre l'offre et la demande ? Aujourd'hui, la réalité est que certaines villes sont suffisamment pourvues en marchés de gros et que d'autres en sont dépourvues. Prenons le cas de Constantine. La ville s'étend, les marchés de gros aussi. Avec la dernière extension projetée et mise au point, et les possibilités de multiplier encore les espaces, la wilaya n'a nul besoin d'un autre marché de gros de fruits et légumes. Le marché fonctionne sans discontinuer et tous les jours de la semaine. «C'est une véritable machine et rien ne nous autorise, sauf grave impondérable, à rompre l'activité. Il s'agit d'un véritable carrousel, une dynamique dans laquelle tous les acteurs sont maintenant impliqués.» Ce sont les propos rassurants formulés par le gestionnaire de Magrofel, cité par notre correspondant à Constantine. C'est plutôt dans Alger qu'il y a le plus de problèmes, d'anarchie. De nouveaux marchés y ont été créés, ces dernières années, mais il semble que la gestion n'a pas suivi, que les espaces ont été en quelque sorte réhabilités, mais pas ceux qui sont censés les gérer, les porter. Et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, des marchés «estampillés» officiels sont dominés par l'informel. Aussi, des mandataires pensent que «le commerce illégal a la peau dure et qu'une relative rationalisation et fluidité dans les prix n'est pas pour demain». Des observateurs au fait de l'évolution du marché intérieur estiment, dans ce registre, que l'offre, même quand elle est insuffisante, entraîne nécessairement des hausses de prix. Il n'en reste pas moins qu'elle n'est pas la seule cause de la volatilité des prix des produits agricoles. Ces observateurs expliquent, d'ailleurs dans ce sens, que la volatilité des prix en question résulte du fait que le marché des produits agricoles n'est pas entièrement constitué. Ce qui est visible, ce sont les producteurs et les détaillants. Du coup, les prix sont multipliés par cinq, par dix, si ce n'est plus, au sortir des marchés de gros. C'est à ce niveau-là que la régulation et le contrôle des produits et de leur destination doivent être opérés. Y. S. Lire supplément économique pages 7 à 15