De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche C'est un véritable casse-tête auquel sont confrontés les consommateurs après sept jours de jeûne même si une stabilisation des prix est enregistrée pour les fruits et légumes, au niveau des marchés, notamment la pomme de terre, la carotte, la tomate et le piment. Pour ce qui est des fruits de saison, plusieurs citoyens ont constaté une baisse sensible des prix des figues fraîches, celles-ci sont récoltées et mises en vente par des adolescents et des vendeurs de la région. Cependant, dans les boucheries que nous avons visitées à Bouira, les viandes blanches et rouges continuent à être hors de portée d'une grande partie de la population. En effet, la viande fraîche de bœuf locale qui était vendue en moyenne à 720 DA le kilo au début du Ramadhan est passée à 870 DA, le poulet est affiché à 350 DA le kilo au même moment, la viande de dinde a enregistré aussi une hausse sur les étals. Face à cette flambée, le consommateur ne trouve point d'explication à la non-concrétisation des décisions prises par les responsables sur le terrain, comme par exemple, l'indisponibilité de la viande importée de l'Inde au niveau des boucheries et des étals. «Contrairement aux autres wilayas du pays, cette viande n'est pas commercialisée à Bouira», nous a indiqué un citoyen curieux de découvrir cette viande qui a fait suscité tant de polémiques et aiguisé des appétits. Ainsi, les assurances des pouvoirs publics sur la mise en vente imminente de cette viande sur le marché n'ont guère convaincu le consommateur. Or, puisque derrière toute pénurie, il y a la main d'un spéculateur, certains bouchers pensent que les spéculateurs sont en train de stocker cette viande dans des chambres froides pour la revendre après le Ramadhan à des prix dépassant ceux fixés par l'Etat. Au lieu d'espérer goûter un peu ou consommer cet aliment protidique durant ce mois et voir les prix de la viande rouge locale se stabiliser, plusieurs citoyens ont changé un peu leurs habitudes et maîtrisé leur gourmandise, car ils ne peuvent supporter de grandes dépenses, sachant que les fêtes de l'Aïd et la rentrée scolaire approchent. En attendant, la prudence et l'austérité ont été adoptées par les chefs de famille dont le revenu mensuel n'est pas consistant. Eu égard aux prix affichés ces derniers jours par les magasins de vêtements, de chaussures et d'articles scolaires, ces derniers redoutent que leur bourse subisse une nouvelle érosion avec la rentrée scolaire et l'Aïd.