La nuit du 15ème jour de Ramadhan, appelée «el nasfia» ou «el fdila», est l'opportunité pour certains d'intensifier l'adoration du Créateur et l'occasion pour d'autres de célébrer des traditions séculaires. A l'approche de cette nuit «bénie», l'activité de la famille laghouatie connaît un dynamisme inhabituel et une ambiance semblable à celle qui précède l'avènement du mois sacré. Dans la nuit d'el nasfia, la femme laghouatie nouvellement mariée est entourée d'une affection particulière à la faveur de certaines traditions bien ancrées. Elle se pare d'el kholkhal (bracelet) et d'el melhfa (voile), et remplit l'une de ses poches de dattes et de bonbons qu'elle distribue ensuite aux membres de la famille, en signe de partage et d'intégration, dans l'allégresse, dans la nouvelle famille. Les habitants de Laghouat n'hésitent pas, à cette occasion, à honorer les enfants qui réussissent à accomplir le jeûne pendant la première quinzaine du Ramadhan, en mettant une bague d'or à leur doigt, et du henné sur leurs mains en guise de récompense. Quant aux familles, elles s'emploient à préparer le festin d'el nasfia qui consiste à sacrifier un mouton à cette occasion et à inviter proches et voisins avant de se réunir pour faire la «sadaka», réciter des versets du Coran et des chants religieux. Lors des nuits des 15ème et 27ème jours du Ramadhan, la coutume locale voudrait qu'on prépare du couscous pour le «s'hour», et qu'on échange les visites et les assiettées entre familles et voisins.