De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La wilaya de Tizi Ouzou n'est pas considérée comme un grenier de l'Algérie puisque sa production céréalière reste modeste comparativement à certaines wilayas du pays. Déjà que sa superficie n'est que de 6 097,5 hectares, dont 60 ont été déclarés sinistrés à cause notamment des mauvaises herbes et des moineaux qui les ont infestés ainsi que les incendies. Il n'empêche que la production de céréales, notamment le blé dur, a été importante pour cette wilaya qui a enregistré près de 112 000 quintaux de céréales, dont 85 600 quintaux de blé dur, 7 500 quintaux de blé tendre, 15 700 quintaux d'orge et 3 150 quintaux d'avoine. C'est ce que dit Abderrahmane Ouali, chef du service de production agricole au niveau de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya qui ne manquera pas de préciser que la récolte des céréales n'a pas encore été achevée, ayant atteint un taux de seulement 36% des deux qualités de blé, à savoir 33 330 sur 93 100 quintaux. Des chiffres qui donnent un taux de rendement total de 18,50 quintaux par hectare. La production globale de céréales est inférieure à celle fixée dans le contrat de performance. De même que le taux de rendement, puisque les services agricoles de la wilaya avaient prévu une production de 138 500 quintaux pour un rendement de 22,5 quintaux par hectare. Selon le responsable au sein de la Direction des services agricoles, plusieurs facteurs expliquent ce déficit, notamment l'intense pluviométrie que la wilaya de Tizi Ouzou a enregistrée durant les mois de novembre (17 mm), décembre (140 mm) et janvier (101 mm) et qui a engendré une mauvaise préparation du lit de semence sur les terres lourdes, un lessivage des éléments fertilisants, un retard dans la germination levée, une forte reprise des mauvaises herbes ainsi qu'un taux d'humidité élevé durant les matinées de la campagne moisson-battage qui a retardé les récoltes. M. Ouali pose également le problème de fertilisation dont le taux de couverture ne dépasse pas encore les 69% de la superficie totale. Un taux relativement moyen et, même s'il est plus important que celui de la campagne écoulée, il reste insuffisant par rapport aux objectifs fixés. Notre interlocuteur évoque, en outre, la problématique du désherbage dont le taux tourne autour de 67% au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou où les agriculteurs se plaignent des prix élevés des produits disponibles sur le marché, notamment les désherbants polyvalents. Il y a, enfin, la question de l'assolement et de la rotation, c'est-à-dire le changement de culture sur les mêmes terres que le chef de service au sein de la Direction de l'agriculture invoque pour expliquer le déficit enregistré dans la production céréalière de cette année au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est un procédé qui n'est pas assez fréquent au niveau de la région de Draa El Mizan où beaucoup d'agriculteurs ne produisent que des céréales sur leurs terres, alors que, dans d'autres régions, l'arrachage de la pomme de terre d'arrière-saison a été retardé par les pluies sur les sols lourds, engendrant ainsi des semis tardifs pour les céréales. Selon Abderrahmane Ouali, c'est toujours la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) de Draa Ben Khedda qui s'occupe de la collecte de la production qui n'a atteint pour l'instant que le taux de 36%. Les agriculteurs continuent à livrer leur production à la CCLS de Draa Ben Khedda, même s'ils gardent toujours une partie pour l'autoconsommation, la semence et la zakat, toujours selon notre interlocuteur qui parle d'un taux de rétention qui vacille entre 15 et 25% de la production. Il est clair que les responsables des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou auraient souhaité atteindre les objectifs fixés en termes de production céréalière, dans la mesure où ils estiment que tous les moyens ont été mis à contribution pour le matériel, le transport et le stockage de la production. En effet, 21 moissonneuses-batteuses, soit 10 nouvellement acquises, sont intervenues sur le terrain lors de la campagne de cette année, alors que la CCLS n'a pas eu besoin d'utiliser la totalité de son matériel pour assurer le transport de la production vers ses locaux de stockage. Des moyens de stockage d'une capacité de 247 000 quintaux, dont 162 000 pour la CCLS et 85 000 pour l'ERIAD de Tadmaït. C'est dire si, entre la production et la capacité de stockage, il y a moyen de produire et stocker le double de ce qui a été produit cette année. Comprendre que la wilaya de Tizi Ouzou ne rencontre pas de problèmes de stockage de ses céréales. Du moins pour l'instant.