Photo : Riad Par Fella Bouredji Après deux mois de répit forcé, avec les vacances d'été, le secteur de l'éducation nationale revient sur le devant de la scène et se remet à nourrir les attentes et les polémiques les plus passionnées. A seulement quelques jours de la rentrée scolaire, de nouvelles questions sont soulevées, notamment par les déclarations du premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid qui a annoncé, hier, lors d'une réunion tenue avec les directeurs de l'éducation des wilayas du centre du pays, l'application d'une nouvelle «politique d'évaluation» consistant en un suivi de tous les établissements éducatifs par le biais de contrats de performance avec les directions de l'éducation. Le ministre a relevé «l'importance de cette nouvelle politique d'évaluation qui a pour but la concrétisation», a-t-il expliqué, cité par l'APS, d'«une gestion pédagogique et administrative efficace, et ce, à travers la signature de contrats de performance entre le ministère et les directions de l'éducation, d'un côté, et entre les directions de l'éducation et les établissements scolaires, de l'autre». Le ministre a ajouté que cette initiative lèvera «le plus grand obstacle» qu'affronte le secteur dans le domaine de la réforme, à savoir la gestion dans ses volets pédagogique et administratif. Pour ce faire, il est important, a-t-il expliqué, d'élaborer un plan précis devant s'appuyer sur des éléments concrets, à travers notamment l'établissement du bilan des moyens mis en œuvre et des résultats obtenus, précise la même source. Cette annonce arrive au moment même où les syndicats de l'éducation s'insurgent contre l'annonce concernant l'absentéisme des enseignants. Le ministre a justement menacé, jeudi dernier, de licenciement les enseignants et les surveillants qui cumuleraient trois absences non justifiées. Il est revenu sur cette question hier lors de la rencontre avec les directeurs de l'éducation du centre du pays, qui est la quatrième et dernière du genre, après celles tenues avec les directeurs du Sud, de l'Ouest et de l'Est, en attendant la conférence nationale prévue le 6 septembre. En soulignant que «l'absentéisme entrave le processus pédagogique et nuit à l'intérêt de l'élève, et dont responsabilité incombe à la tutelle et aux directions [de l'éducation], qui n'ont pas, à ce jour, traité la question avec la rigueur nécessaire». Les syndicats de l'éducation qui se sont exprimés sans plus attendre dans les colonnes de la presse nationale y voient plutôt une initiative qui entrave les lois de la République et qui ne vise qu'à intimider les enseignants sur les mouvements de grève leur permettant d'exprimer leurs revendications. Ainsi, la rentrée scolaire fixée au 13 septembre prochain a peu de chances d'être plus calme que celle des années précédentes.