Photo : Riad Par Fella Bouredji Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF) a adressé hier une lettre au ministre de l'Education nationale, à certains syndicats et à la communauté éducative. Le document rédigé par les représentants officiels du SATEF nous plonge d'emblée dans cette épineuse problématique de grèves du secteur de l'éducation : «Après avoir usé longtemps d'un ton arrogant et d'une démarche faisant fi de toute concertation, décidant seul de ce que tous doivent appliquer aveuglément tels des automates programmés, une attitude qui a fini par semer la discorde et installer le secteur de l'éducation nationale dans une crise inextricable et un marasme général, voilà que le ministre de l'Education nationale vient à s'offusquer de cette situation, à prendre à témoin l'opinion et à dégager toute responsabilité quant au pourrissement de la situation». Le communiqué de la SATEF explique que parmi les raisons à l'origine de cette situation de «blocage» figure l'exclusion «des syndicats réellement autonomes tels que le CLA, le SATEF, le SNAPAP qui ont toujours été exclus». Comment, dès lors, s'étonner que de faux dialogues avec de faux représentants des travailleurs aboutissent à de fausses solutions ? se demandent ces syndicalistes. La réforme scolaire «imposée sans concertation», selon la même source, la loi d'orientation scolaire qui a été promulguée sans qu'aucun acteur du secteur n'ait participé à son élaboration et les propositions des syndicats à propos des statuts particuliers, toutes rejetées, pour voir la mouture du ministère être promulguée intégralement sont les trois éléments évoqués pour expliquer l'aggravation de la situation. Pour mieux expliquer leur démarche, les représentants du SATEF évoqueront les syndicats qui ont cassé l'historique grève du mois de novembre en se demandant comment «ont-ils pu se convaincre que, concernant le régime indemnitaire, le rituel de l'installation de commissions mixtes allait, cette fois-ci par miracle, aboutir à la satisfaction des revendications des travailleurs». Explicitant leur démarche, ils précisent qu'à travers cette lettre ouverte, il s'agit de «lever le voile sur le dessous des cartes et aider les travailleurs à être plus éclairés et plus vigilants pour éviter que leur engagement sincère et généreux ne soit à chaque fois dévoyé». Le communiqué se clôturera sur une note d'espoir : «Nous sommes persuadés que les travailleurs finiront par opérer les décantations nécessaires dans le champ syndical qui les mèneront vers les victoires qu'ils méritent.»