Photo : Riad Par Abdelkrim Ghezali Saadane continue sa fuite en avant et la FAF continue sa politique de l'autruche. La prestation de vendredi soir était un fiasco total et confirme l'échec chronique de choix qui ne répondent aucunement à l'objectif assigné à Saadane et annoncé en grande pompe : construire une équipe nationale et aspirer au podium des grandes compétitions internationales. Vendredi dernier, les fans du ballon rond et des Fennecs ont vu des clowns courir dans tous les sens, épuisant leurs forces sans aucun résultat. Même le but marqué par Guedioura était le produit d'un geste de dépit en raison d'une attaque déstructurée et un milieu de terrain éclaté. Tout le monde a vu certains joueurs comme Belhadj, Boudebouz et Ziani monopoliser les balles pour faire du spectacle avant de servir l'adversaire. L'effritement de la défense et ses hésitations face à un adversaire présenté comme faible ont permis à la Tanzanie d'inscrire un joli but qui coûtera cher à l'équipe nationale. Il ne sert à rien de dire que les Verts ont dominé car, dans ce genre de rencontre, il s'agit de gagner et non de dominer. C'est le cas de la Tanzanie qui, sans dominer, a réussi à donner du fil à retordre à une équipe nerveuse, sans concentration où le jeu individuel l'a emporté sur le jeu collectif. Pourtant, le jeu rentable est bien le jeu algérien qui favorise les passes courtes, et l'évolution en compartiment mobile de trois joueurs modulables et interchangeables pour se démarquer des joueurs adverses qui étaient tenaces. On a vu des balles longues se perdre dans la zone de marquage où s'agglutinaient le maximum de joueurs tanzaniens pour défendre leur cage. Tant d'occasions ratées par l'indiscipline, l'égoïsme et l'absence de toute précision dans le jeu. Une multitude de balles arrêtées jamais autant offertes à Belhadj qui les a toutes ratées. Une multitude de corners qui n'ont servi à rien. Les joueurs de Saadane ne savaient plus que faire sur le terrain. Pourtant l'entraîneur a déclaré après la rencontre que «les joueurs ont fait ce qu'il pouvaient». N'est-ce pas là un aveu d'échec du coach car cela signifie que les joueurs ont fait ce que Saadane leur a dit de faire. Manifestement, le onze algérien a été lâché sur le terrain sans consigne ni tactique. Cela a été d'autant plus évident que rien n'a été fait pour corriger les choses et remettre le jeu sur les rails. Il est donc clair qu'une équipe nationale est à construire sur de nouvelles bases, avec d'autres éléments où les locaux doivent avoir leur place et avec un autre sélectionneur capable d'imposer la discipline, la tactique qu'il faut face à n'importe quel adversaire et de faire les changements qui s'imposent à n'importe quel moment de la rencontre. Reporter encore l'échéance et attendre, ce n'est qu'une perte de temps, d'argent et de moral. Si certains joueurs expatriés de l'équipe nationale brillent dans leurs clubs à l'étranger, c'est tout simplement parce qu'ils évoluent au sein d'une équipe, c'est parce qu'ils ne sont pas des stars mais des éléments aussi importants que n'importe quel autre élément et, enfin, c'est parce qu'il y a un coach qui ne lésine pas sur la discipline et le respect strict des consignes et des postes où chacun des éléments de l'équipe a été positionné. La balle est dans le camp de la FAF. Car Saadane a, à l'image de son équipe, fait ce qu'il pouvait faire et il ne peut donner plus.