M'bolhi était magistral, phénoménal, magnifique comme s'y attendaient tous les fans de cette équipe algérienne qui a tout donné pour vaincre. Mais comme l'appréhendaient les Algériens, la touche finale de Saadane est venue briser cette résistance héroïque en intégrant Saïfi qui a caressé une balle de but pour la transformer en contre-attaque assassine. Dès les dix dernières minutes et avant l'annonce du temps mort (4 mn), les Algériens ont compris que leur équipe était éliminée. Cependant, ils espéraient un nul honorable. Saadane est aussi prévisible dans ses choix qu'imprévisible dans ses changements inopinés dans les dernières minutes. Ziani était inefficace dès le début de la rencontre. Pourquoi le coach ne l'a-t-il pas remplacé dès l'entame de la seconde mi-temps ? Le milieu de terrain était flottant dès le début de la rencontre, Saadane n'a rien fait pour modifier la donne humaine et tactique afin, d'une part, de renforcer la défense avancée et d'alimenter l'attaque qui a fait, en dépit de tout, un forcing sur l'équipe américaine. Tous les spécialistes s'accordent sur l'inefficacité des passes longues face à des Yankees en forme physiquement et qui ne laissaient aucune possibilité aux Fennecs d'exploiter ces balles. Saadane n'a pas donné d'autres consignes pour algérianiser le jeu caractérisé par les passes courtes, rapides, et l'évolution en carrés et en triangles capables de traverser les lignes américaines et éviter les pertes inutiles de balles. Saadane parlera encore une fois de ses détracteurs, de ceux qui lui en veulent, de ceux qui le jalousent et qui s'inscrivent dans un complot ourdi contre sa personne. Saadane devra se remettre sérieusement en cause. Car, face à l'Angleterre, l'Algérie n'a pas seulement tenu, elle a réussi à menacer à plusieurs reprises les bois britanniques. Même si les Fennecs avaient perdu, ils l'auraient fait avec dignité, classe et courage. Vendredi dernier, les supporters, en l'occurrence le peuple algérien, ont vu évoluer une équipe belle, offensive qui a fait ce qu'elle a pu face à une équipe anglaise aussi décidée que l'Algérie à gagner. Ces supporters ne demandent pas la lune, mais espèrent juste une tactique qui libère les potentialités d'une équipe capable de faire douter les plus favorites des formations de ce rendez-vous mondial. Bravo Saadane, c'est ce qu'il faut. Aligner les éléments en forme, et donner les consignes pour gagner, le reste est une affaire de terrain. Les Anglais ne sont pas des enfants de chœur. C'est une équipe respectable, forte et favorite de ce Mondial. Le fait de lui damer le pion, de l'empêcher de conclure, est en soi un exploit. Hier, les Algériens sont sortis et ont investi les rues des villes et villages d'Algérie pour exprimer leur satisfaction du rendement de leur équipe. Ce qu'elle a fait face aux Anglais : ressusciter un espoir étouffé par la prestation face à une équipe slovène prenable. Mais les choix de Saadane en ont décidé autrement et ont coûté à l'Algérie un malheureux but, aussi bête qu'inutile. Si le coach avait choisi la victoire comme objectif face à la Slovénie, on ne serait pas aujourd'hui dans une situation aussi difficile. La formation américaine n'est pas aussi terrible que cela. Elle était aussi prenable que la Slovénie si Saadane avait laissé la même équipe que celle qui a damé le pion aux Anglais. A. G.