La situation économique et financière européenne, notamment en Hongrie, sera au cœur du conseil Ecofin de rentrée alors que les investisseurs s'interrogent sur la solidité de la reprise sur le continent.Réunis à Bruxelles, aujourd'hui et demain, les ministres des Finances des Vingt-Sept doivent également poursuivre la réforme de la gouvernance économique et étudier de nouvelles propositions de la présidence belge de l'Union afin de créer une taxe bancaire européenne.«La Commission publiera ses prochaines prévisions économiques le 13 septembre et je m'attends à ce que nous relevions nos estimations», a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, lors d'une conférence de presse en Finlande. L'exécutif communautaire avait dit en mai dernier prévoir une croissance de l'économie de 1% au sein des Vingt-Sept et de 0,9% au sein de la zone euro en 2010, après une récession de 4,2 et 4,1% respectivement en 2009. Ces déclarations interviennent deux semaines après la confirmation de la robustesse de la croissance allemande au deuxième trimestre. La situation en Hongrie, qui a décidé de se passer de l'aide octroyée conjointement par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne fin 2008 et souhaite se refinancer par elle-même sur les marchés, continue cependant de peser. «Beaucoup d'Etats demeurent sous pression et le sentiment d'urgence demeure. Il n'est pas impossible que l'on s'étonne de la position hongroise dans les couloirs», explique un diplomate participant à la préparation de la réunion. Vendredi dernier, le ministre hongrois de l'Economie, Gyorgy Matolcsy, a de nouveau exclu de renégocier avec le FMI mais il a promis des réformes profondes en 2011 et 2012 et rappelé que son pays avait épuisé ses marges de manœuvre en matière de relance budgétaire, ce qui le contraint à se concentrer sur la politique monétaire. Déjà évoquée au printemps, la création d'une taxe bancaire et d'une taxe sur les transactions financières a de nouveau été inscrite à l'agenda par la présidence belge de l'UE, qui souhaite faire avancer ces dossiers pendant son semestre de présidence européenne. La taxation des banques fait l'objet d'un consensus au sein des Vingt-Sept sur son principe mais des discussions sont nécessaires afin d'en arrêter les modalités. Celle des transactions est en revanche plus problématique dans la mesure où les Européens ne souhaitent pas l'adopter s'il n'y a pas une décision internationale en ce sens au G20. «La formule de la taxe bancaire - son assiette et son affectation - sera abordée à la fin du mois lors du conseil Ecofin informel et une décision sera prise lors du Conseil européen d'octobre», indique un diplomate de haut rang. «Mais pour l'instant, nous avons assez peu avancé», ajoute ce diplomate. Un autre diplomate explique que la discussion sur la taxation des transactions financières, sans aboutir à ce stade, sera importante en vue de la présidence française du G20, en 2011. «Un consensus entre les Vingt-Sept sur ce point permettrait d'arriver avec plus de force à la table des négociations», dit-il, tout en pointant du doigt les réticences américaines, canadiennes et chinoises. Enfin, aujourd'hui, en prélude aux réunions de l'Ecofin et de l'Eurogroupe, le groupe de travail présidé par Herman Van Rompuy poursuivra ses travaux sur la création d'un «semestre européen», déjà entériné lors du sommet européen de juin, consistant à présenter à Bruxelles les projets de budget nationaux avant leur adoption par les Parlements de chaque Etat membre. Les ministres devraient par ailleurs fixer un cap à la Commission sur l'introduction de sanctions plus automatiques pour les pays violant le pacte de stabilité et de croissance. En revanche, en dépit d'indications en ce sens avant la pause estivale, la mise en place d'un mécanisme permanent de gestion des crises ne devrait pas être étudiée avant octobre, voire plus tard. Reuters