Les prévisions économiques de printemps de la Commission européenne, publiées lundi matin, accapareront l'agenda des réunions de l'Eurogroupe et du conseil Ecofin, lundi et mardi. Les ministres des Finances de l'Union européenne doivent également donner un feu vert formel à plusieurs décisions politiques prises ces derniers mois, dont celles sur la TVA réduite ou sur le relèvement à 50 milliards d'euros du plafond du mécanisme d'aide à la balance des paiements. Ils se pencheront également sur le budget 2010 de l'UE. Une source européenne a indiqué vendredi à Reuters que l'exécutif communautaire anticipait désormais un déficit des finances publiques de 6% du PIB en 2009 au sein de l'UE, contre 2,3% en 2008, sous l'effet de la récession et des plans de relance mis en place par les gouvernements des Vingt-Sept. Alors que le déficit maximum autorisé par le pacte de stabilité et de croissance européen est de 3% du PIB, Bruxelles s'est jusqu'à maintenant montré souple sur toute procédure disciplinaire à l'encontre des Etats membres. La France, qui s'est ainsi vu donner jusqu'à 2012 pour remettre ses finances publiques à l'équilibre, prévoit une contraction de son activité autour de 2,5% et un déficit de 5,6% en 2009, mais tant la Commission européenne que le FMI et l'OCDE estiment qu'il s'agit d'hypothèses basses. Lors de ses dernières prévisions, mi-janvier, la Commission avait dit anticiper un recul de l'activité de 1,8% en France en 2009 et un déficit équivalent à 5,4% du PIB, et elle devrait revoir lundi ces chiffres à la baisse. L'Allemagne, première économie de l'UE, pourrait quant à elle voir son déficit bondir à 3,9% du PIB en 2009, contre 0,1% l'année passée, alors que l'Espagne, particulièrement touchée par l'effondrement du secteur immobilier, pourrait enregistrer un déficit de 8,6% sur le présent exercice, selon cette même source européenne. Face à cette situation, le conseil Ecofin devrait adopter des conclusions en matière de qualité et de soutenabilité des finances publiques. Il s'agit d'un exercice annuel mais, dans le contexte actuel, il devrait souligner l'importance de la planification à long terme des dépenses en dépit des circonstances économiques difficiles à court terme. Egalement au menu des ministres des Finances des Vingt-Sept, la formalisation de l'accord politique de mars sur l'application de taux réduits de TVA à une série de services dits à "forte intensité de main d'oeuvre", dont la restauration, ne fera l'objet d'aucun débat. Les ministres devraient par ailleurs parvenir à un accord politique pour mettre en oeuvre la décision prise par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE le 20 mars de doubler, à 50 milliards d'euros, le plafond du mécanisme d'assistance à la balance des paiements. Ce dispositif, dont le montant maximum disponible a déjà été relevé de 12 à 25 milliards d'euros fin 2008, a été utilisé à deux reprises pour venir en aide à la Hongrie (6,5 milliards d'euros) et à la Lettonie (3,1 milliards d'euros). La Roumanie devrait également prochainement en bénéficier pour un montant de cinq milliards d'euros. La Commission européenne présentera enfin aux Etats membres une version préliminaire du budget de l'Union pour 2010 avant une première lecture de la part des Vingt-Sept prévue pour début juillet. Il incombera ensuite à la présidence suédoise de l'UE, qui commence le 1er juillet, de mener à bien les négociations avec le Parlement et la Commission d'ici la fin de l'année.