De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Après un mois sacré qui a fait couler beaucoup d'encre concernant la disponibilité et la flambée des prix des différents produits alimentaires, des fruits et légumes qui constituent le maigre f'tour du citoyen moyen aux viandes et autres mets raffinés accessibles seulement à une certaine couche de la société, les citoyens, notamment les parents s'apprêtent à envoyer leurs enfants à l'école. La rentrée des classes est fixée cette année pour le lendemain de la fête de l'Aïd. Le temps de renouer avec le rythme habituel de consommation. Cependant, les parents pensent déjà à faire «d'une pierre deux coups» : les vêtements de l'Aïd seront portés pour la rentrée des classes, dira un fonctionnaire rencontré devant un centre commercial. Pour ce dernier, les dépenses du Ramadhan ont été tellement excessives qu'il s'inquiète déjà pour les frais de scolarisation de ses quatre enfants. En effet, à quelques jours de la fête de l'Aïd El Fitr, les ménages trouvent des difficultés à faire face à cette situation éprouvante et aux exigences de la vie quotidienne. A l'instar de toutes les régions du pays, les chefs de famille, dans la wilaya de Bouira, ont connu des moments d'embarras financier car en plus des emplettes pour garnir leur table pour la rupture du jeûne, ils doivent habiller de pied en cap leur progéniture pour la rentrée scolaire et la fête de l'Aïd, en plus des achats nécessaires pour l'achat des ingrédients entrant dans la confection des gâteaux et autres gourmandises pour célébrer cette fête, traditions obligent. Pour les pères de famille nombreuse, leur souci majeur est de gérer rigoureusement leur revenu mensuel entre l'achat des tenues vestimentaires et les articles scolaires. A commencer par la blouse scolaire, rose ou bleue qui coûte 900 DA au niveau des magasins. «Que ferait un père de famille qui a plus de trois enfants à envoyer à l'école ? » s'interroge un citoyen rencontré devant un magasin de prêt-à-porter. En effet, pour le nécessaire vestimentaire de la rentrée et de la fête de l'Aïd, on a en moyenne un pantalon à 1 400 DA, un sweat-shirt à 1 000 DA, une chemise à 800 DA et des chaussures à 1 500 DA. «C'est du jamais vu», lança notre interlocuteur qui a précisé avoir déboursé à peu près la même somme pour ses deux autres enfants. «Cela m'a coûté plus de 15 000 DA rien que pour les habits.» Face à cette cherté, d'autres parents ont choisi les marchés hebdomadaires et les magasins de friperie. Pour la circonstance, les fripiers ont trouvé une aubaine pour écouler leurs marchandises. Durant cette semaine, le rush enregistré au niveau des friperies dépasse tout entendement. Il est proposé des pantalons en jeans occasion à 400 DA, des sweet-shirts et des polos à 250 DA et des chemises entre 250 et 500 DA, alors que la paire de chaussures est affichée entre 500 et 800 DA.