Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Après 15 jours de jeûne, la mercuriale continue d'embarrasser les consommateurs ; les prix des produits alimentaires, qui sont bien disponibles, montent et descendent selon le bon vouloir des commerçants et autres vendeurs qui sont habitués à faire de gros bénéfices à l'occasion du mois sacré. Ainsi, après une semaine où un contrôle sévère a été constaté au niveau des différentes localités par les services de sécurité et les brigade de la direction du commerce afin de lutter contre le commerce informel, ces derniers jours, dans certains quartiers de la ville de Bouira, nous avons enregistré la persistance de quelques pratiques commerciales, qui sont pourtant réprimées par la loi, comme la vente du pain et de certains produits alimentaires sensibles à même le sol sur le trottoir et quelquefois tout près des flaques d'eaux usées. En effet, la place Rahim Gualia du chef-lieu de wilaya est devenue un espace squatté par des petits commerçants, des vendeurs à la sauvette et des trabendistes qui viennent et occupent une partie du trottoir pour écouler des marchandises qui sont de qualité très douteuse et repartir ensuite, laissant derrière eux des restes et des détritus en tout genre, sans être verbalisés ni rappelés à l'ordre. Ce qui fait dire que ce commerce anarchique, qui s'affirme durant le mois de Ramadhan, échappe au contrôle des autorités compétentes. Sur un autre plan, même si une stabilisation des prix est enregistrée pour les fruits et légumes au niveau des marchés, notamment la pomme de terre, la carotte, la tomate et le piment qui est accessible d'après des citoyens, pour ce qui est des fruits de saison, plusieurs citoyens ont constaté une baisse sensible depuis l'arrivée au niveau des étals des figues fraîches, celles-ci sont récoltées et mises en vente par des adolescents et des vendeurs de la région. En ce qui concerne les viandes, après le rush sur les boucheries enregistré au début du mois sacré, ces jours-ci, les étals de viande sont souvent boudés par les consommateurs. Ceci est dû aux prix exorbitants affichés pour ce produit. En effet, la viande fraîche de bœuf local qui était vendue en moyenne 720 DA le kilo au début du Ramadhan est passée à 870 DA, le poulet est affiché à 350 DA le kilo au même moment, la viande de dinde a enregistré aussi une hausse sur les étals. Face à cette flambée, le consommateur ne trouve point d'explication à la non-concrétisation des décisions prises par les responsables sur le terrain, comme par exemple l'indisponibilité de la viande importée de l'Inde au niveau des boucheries et des étals. «Contrairement aux autres wilayas du pays, cette viande n'est pas commercialisée à Bouira», nous a indiqué un citoyen, curieux de découvrir cette viande qui a fait tant de polémique et aiguisé des appétits. Ainsi, les assurances des pouvoirs publics sur la mise en vente imminente de cette viande sur le marché n'ont guère convaincu le consommateur. D'un autre côté, un programme spécial Ramadhan a été mis en place par la Direction du commerce de Bouira en vue d'assurer un bon encadrement et le contrôle du marché de la wilaya et garantir ainsi la santé et la sécurité du citoyen, a-t-on appris de cette direction. «Nous concentrerons les efforts, durant toute la période de ce mois sacré, coïncidant avec les grandes chaleurs propices aux intoxications alimentaires, sur le contrôle des pratiques commerciales et de la répression des fraudes, notamment pour les produits de large consommation, tels le lait et ses dérivés, les gâteaux et glaces, les viandes et les fruits et légumes», a assuré, à ce propos, le responsable du secteur. Aussi est-il fait cas de la mobilisation de 20 brigades de contrôle pour la mise en application de ce programme à travers les 45 communes de la wilaya, qui sont chargées d'effectuer des opérations consistant à contrôler les conditions d'hygiène et de conservation des produits alimentaires mis en vente, et veiller, entre autres, au strict respect des fourchettes des prix. Les unités de production seront aussi touchées par les opérations de contrôle puisque des échantillons de leurs produits sensibles seront régulièrement prélevés à des fins d'analyses, selon la même source. Par ailleurs, la Direction du commerce lancera une campagne de sensibilisation en direction des opérateurs économiques de la région en vue de les inciter au respect de la législation régissant chaque secteur d'activité, parallèlement à la sensibilisation des consommateurs sur leurs droits et devoirs.