L'organisation indépendantiste basque ETA «ne mènera plus d'actions armées», ont annoncé ses responsables dans un enregistrement vidéo diffusé hier par la radio-télévision britannique BBC. Ce cessez-le-feu a été confirmé par le quotidien proche du mouvement, le quotidien basque Gara. «Dans son engagement envers le processus démocratique afin de décider librement et démocratiquement de notre avenir, par l'intermédiaire du dialogue et de la négociation, ETA est prête aujourd'hui comme hier à convenir de conditions démocratiques minimales nécessaires à la mise en place d'un processus démocratique, si le gouvernement espagnol le souhaite», selon la transcription en anglais. «Nous transmettons également cette décision à la communauté internationale et l'appelons à répondre à la volonté et à l'engagement de l'ETA afin de prendre part à la construction d'une résolution durable, juste et démocratique de la lutte politique pluricentenaire», a ajouté le groupe dans une vidéo montrant trois hommes masqués devant ce qui apparaît être un drapeau de l'ETA. Selon la BBC, l'ETA affirme avoir pris cette décision il y a plusieurs mois sans préciser s'il s'agit d'un choix définitif ou temporaire. De son côté, Pello Urizar, secrétaire général de Eusko Alkartasuna (EA), parti non-violent allié au parti radical indépendantiste basque Batasuna, avait confirmé samedi leur demande commune pour un «cessez-le-feu permanent de l'ETA sous vérification internationale», a rapporté Reuters. Les représentants de l'autorité espagnole se sont refusés à toute déclaration officielle pour le moment. Le mouvement séparatiste basque a perdu de nombreux chefs dont certains ont été arrêtés en dehors du territoire espagnol. Mais on s'interroge si la décision d'un cessez-le-feu n'a pas de lien avec l'arrestation, en mai dernier, à Bayonne (sud de la France), de Mikel Karrera Sarobe, considéré comme le plus haut dirigeant du mouvement séparatiste basque. Mikel Karrera Sarobe avait été interpellé en compagnie de son lieutenant Arkaitz Aguirregabiria del Barrio. Ce dernier était déjà recherché par la France pour sa présumée implication dans le meurtre d'un policier français. Mikel Karrera, alias «Ata», cinquième chef militaire du groupe indépendantiste basque armé interpellé en deux ans, était l'un de éléments les plus recherchés par Madrid. L'ETA, fondée le 31 juillet 1959, est tenue pour responsable de la mort de plus de 800 personnes depuis son premier attentat meurtrier, le 7 juin 1968. L. M.