Raisons n Selon cette organisation, «les conditions minimales ne sont pas réunies pour poursuivre le processus de négociations» engagé par le gouvernement socialiste espagnol. L'organisation séparatiste basque ETA a averti tôt ce mardi matin qu'elle mettait fin à partir de demain, mercredi, au cessez-le-feu permanent annoncé le 22 mars 2006, dans un communiqué remis au quotidien basque espagnol Berria. La réaction du gouvernement espagnol n'a pas tardé. «Cette annonce de la fin du cessez-le-feu permanent de l'organisation séparatiste basque ETA est indubitablement une mauvaise nouvelle», a déclaré ce mardi le vice-président du gouvernement et ministre espagnol de l'Economie, Pedro Solbes. Avant d'ajouter : «C'est sûr que nous allons devoir vivre avec cette réalité et il faudra travailler à partir de cette base.» La rupture du cessez-le-feu permanent, entré en vigueur le 24 mars 2006, sera effective à partir de mercredi 00h 00 locale (mardi 22h 00 GMT), précise le communiqué. Le mouvement armé affirme qu'à partir de mercredi, « il défendra Euskal Herria (la terre de ceux qui parlent Euskera, la langue basque) avec les armes et sur tous les fronts». Les indépendantistes basques défendent l'autodétermination d'un Euskal Herria composé du Pays basque espagnol, de la région autonome espagnole de Navarre et du Pays basque français. Tenu pour responsable de 819 morts en près de 40 ans de lutte pour l'indépendance du Pays basque, dans le nord de l'Espagne, l'ETA a perpétré un puissant attentat le 30 décembre dernier, première action meurtrière depuis trois ans et demi, qui a tué deux personnes. En rompant la trêve, il avait ainsi mis un terme aux efforts de paix engagés par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero. Cet attentat perpétré à l'aéroport de Madrid avait causé la mort de deux Equatoriens. L'ETA avait fait savoir, depuis, qu'il considérait son cessez-le-feu comme toujours en vigueur mais qu'il se réservait la possibilité de répondre aux «agressions» de l'Etat espagnol contre le Pays basque. Dans son communiqué de mardi, l'ETA justifie sa décision d'y mettre fin en accusant le gouvernement «d'avoir répondu au cessez-le-feu par la poursuite des détentions, des tortures et des persécutions». A son arrivée au pouvoir en avril 2004, M. Zapatero avait fait de la recherche de la paix avec l'ETA l'une des priorités de son mandat. A deux reprises dans le passé, en 1989 et 1998, l'espoir de mettre fin à la violence avait été déçu. L'ETA avait ainsi repris ses actions terroristes en 2000 après 14 mois de trêve. Lundi, le quotidien espagnol El Pais avait affirmé que l'ETA pourrait commettre un attentat à court terme, avant le mois d'août. «Le plus probable est que l'ETA commette un attentat spectaculaire sans victime pour montrer sa capacité opérationnelle et accroître sa capacité d'intimidation et de chantage», avait-il ajouté.