De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le programme culturel d'animation propre au mois sacré de ramadhan sera concocté d'ici au 20 août prochain, apprend-on auprès du président de la commission de l'action culturelle au niveau de l'APC de Constantine. Des soirées épouseront le cachet à prédominance locale. «Nous encourageons surtout les associations voisines qui veulent se produire sur scène», indique M. Mahmoudi, président de cette commission. Selon toute vraisemblance, ces soirées de l'édition 2008 s'apparenteront à celles des précédentes, le déjà-vu, déjà entendu, dès lors que le choix se porte sur l'œuvre locale dont la touche malouf détient le haut du pavé avec sa teinte andalouse. Toutefois, le volet financier pourrait jouer un mauvais tour aux organisateurs qui tirent la sonnette d'alarme sur l'état des caisses, presque vides… En effet, il semble que les programmes de la période estivale, juillet et août, auront tout épuisé. Sur les 10 millions de dinars dégagés du budget supplémentaire pour l'animation estivale, seulement 3 millions demeurent en réserve. Soit une bagatelle qui ne répond pas aux aspirations des nuits de Ramadhan. En outre, le budget primitif ne verra le jour qu'au mois d'octobre prochain, avance le président de l'APC. Pour le comité, c'est un véritable casse-tête chinois dans la mesure où aucune manne n'est perçue durant septembre. Il faudrait se saigner aux quatre veines pour joindre les deux bouts sachant que le comité a déboursé la manne qui lui avait été attribuée non seulement dans le divertissement mais aussi dans d'autres secteurs, comme la lutte contre l'illettrisme. Par ailleurs, le responsable soutient que le passage de la troupe de chant Toyour el Djanna à Constantine n'a pas renfloué les caisses de la commune contrairement à d'autres régions du pays, en dépit d'une présence massive d'enfants. La raison en est que «le billet a été fixé à 100 Da, tandis qu'à Oran par exemple l'entrée à ce spectacle pour enfant coûtait 500 DA». C'est dire que la municipalité «fait un peu dans le social» malgré la faiblesse de ses moyens financiers. «Etant donné ce manque, nous songeons à solliciter des sponsors à l'image d'Air Algérie pour nous fournir des billets. Concernant la rétribution des cachets des troupes locales, elle se ferait ultérieurement avec le consentement des intéressées», dira notre interlocuteur qui ajoutera que «pour l'heure aucune liste d'artistes n'est exhaustive. La priorité serait donnée bien évidemment aux acteurs locaux. Pour le reste, tout dépendra de nos capacités financières. Il importe de trouver la bonne formule pour combler ce déficit financier». Ainsi, la commune devra battre campagne et faire du porte-à-porte pour convaincre des parraineurs en vue de trouver des sponsors. Hélas, pour les rassurer encore faudra-t-il proposer un bon produit. Or, avec des prestations régionales, on doute fort que les sponsors se bousculent au portillon, du moins, ceux des «boîtes solides et crédibles». Sinon, l'APC sera dans l'obligation de croiser les doigts et d'attendre la «baraka». Notons qu'en en marge des soirées de distraction, l'action culturelle envisage d'organiser un concours de récitation du saint Coran outre des colloques sur ghazouet Badr, animée par des spécialistes. La cité verra deux soirées par semaines émanant du programme communal, elles se tiendront au théâtre de Verdure. Ainsi, à quelques encablures du premier jour de jeûne, la ville est en train de «faire tourner» au théâtre de Verdure ce qui reste de l'action divertissante d'été (soirée de chants comme à l'accoutumée) avant de baisser rideau sur cette saison qui a été marquée notamment par une «résiliation» en sourdine de la tenue du festival «layali qacentina» (les nuits de Constantine) au même endroit, lequel festival figurait pourtant dans le carnet de rendez-vous de la ville. Le relais a été repris par un opérateur privé qui, à grands renforts d'affiches publicitaires, avait annoncé l'arrivée de la chanteuse Nancy Adjram comme invité surprise devant marquer cette 1re édition. Mais le festival ne verra pas le jour. A la grande stupéfaction des citoyens, il a été purement et simplement annulé ! Le blocage vient d'en haut, affirme-t-on. Une bonne leçon à retenir en vue de pallier des déceptions, voire des revers de dernière minute. Sans se lancer dans une leçon d'organisation, il importe d'admettre que de tels rendez-vous se préparent depuis que les stars paraphent leur signature pour y prendre part jusqu'à la dernière note de leur prestation sur scène, en passant bien évidemment par les premiers responsables du secteur, sans piétiner la réglementation inhérente à l'organisation de spectacles de telle envergure. L'amateurisme a encore frappé les scènes constantinoises habituées seulement à des «prestations» locales ou scolaires, si l'on excepte le Dimajazz… La page est donc tournée amèrement sur ce ratage et le palliatif aléatoire surgit pour clore les ultimes soirées du mois d'août. Un rattrapage serait le bienvenu au mois de Ramadhan pour peu que ces mêmes «mécènes» déboursent la coquette somme méritoire qu'allaient empocher Khaled, Zahouania, Nancy…. Le comité des fêtes de la ville pourrait reprendre l'idée pour étoffer la palette culturelle de Ramadhan, à moins que la conjoncture ne soit bénéfique pour ces «sponsors» dont la visée cible la période estivale, beaucoup plus rentable, commercialement parlant. Si c'est le cas, la culture a encore beaucoup de mauvais jours devant elle, à Constantine comme ailleurs.