La performance d'un athlète est loin de dépendre exclusivement de son talent. D'autres paramètres définissent les chances de succès et de progression de tout sportif particulièrement celui qui évolue au plus haut niveau. Un régime alimentaire adéquat est une condition de réussite. Les spécialistes le confirment : le sport est aussi une question d'alimentation. L'entraînement du sportif commence à table, c'est aujourd'hui scientifiquement prouvé. Une alimentation quotidienne saine et équilibrée est une condition essentielle à une bonne forme générale. De là à conclure qu'il suffit d'appliquer les mêmes recettes à la pratique sportive pour réaliser des performances, il n'y a qu'un pas que beaucoup franchissent allègrement ! Une bonne alimentation peut aider à améliorer les performances et à tirer un maximum de profit de l'activité physique accomplie. En Algérie, une grande partie des dirigeants n'accordent pas assez de crédit à cette condition de qualité d'alimentation et d'hygiène de vie. Ils croient que le talent à lui seul suffira pour atteindre le stade de la performance et de l'excellence. Ils misent ainsi sur les qualités intrinsèques de leurs athlètes faisant fi de ce qu'exige l'amélioration de leurs prestations. Dans l'organisation de nos clubs, on trouve ceux pour qui la diététique n'a jamais été une priorité. Ici, c'est la pratique du sport à l'état primaire. «L'essentiel c'est que l'athlète joue et que le club continue à évoluer dans le championnat», estiment les responsables. Il a fallu l'arrivée de certains techniciens issus des écoles de football étrangères pour que la donne change. Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'une partie des responsables commença à réfléchir à doter l'association d'un restaurant pour leurs sportifs. L'on se rappelle de la réaction d'un technicien algérien quand il a été sollicité pour prendre en main un club de première division. Au moment des discussions avec les dirigeants du club, il a appris que les joueurs de toutes les catégories ne bénéficient pas de repas après les séances d'entraînement. Grand fut son étonnement. Il ne s'attendait guère à une telle situation. Il exigea dès lors que la restauration soit intégrée dans la gestion du club. La demande du technicien a été satisfaite et l'entourage du club assimilait la nouvelle à une révolution dans les mœurs sportives. Maintenant, l'idée est que beaucoup de choses restent à faire dans un volet tout aussi déterminant que le talent de l'athlète. En ce qui concerne l'hygiène alimentaire, elle demeure relative d'un sportif à un autre. Nombreux sont les joueurs de football à pouvoir se maintenir à un haut niveau grâce à leur hygiène de vie. Cette dernière se résume à un régime alimentaire qui tient compte de l'activité exercée ainsi que de la récupération. Nous pouvons citer des noms de joueurs qui continuent à fouler les terrains malgré leur âge avancé. Parmi eux, l'on peut citer Fayçal Badji, Mounir Zeghdoud, Kherris Kheiredine, Kouider Boukessassa. Ces joueurs qui ont atteint 35 ans se sentent encore en mesure de courir et d'assurer tous les efforts qu'exige la discipline. Il s'agit-là de la partie propre des comportements de nos sportifs. Ceux qui ne prennent pas leur santé au sérieux voient souvent leur carrière contrariée bien qu'ils soient techniquement bons. Quelques-uns ont appris à leurs dépens ce que l'hygiène d'un sportif veut dire et peut faire. Ils sont, en effet, nombreux à être sollicités par des clubs étrangers pour une carrière professionnelle, mais qui se sont heurtés à ce problème. Incapables de s'adapter dans un environnement qui ne laisse rien au hasard, ils ont été contraints de laisser tomber une carrière prometteuse qui leur tendait les bras. C'est la conséquence d'un comportement qui n'a de sportif que l'apparence. Amateurisme ! Quand il s'agit d'évoluer réellement dans un milieu «professionnel», l'hygiène de vie n'est pas une notion galvaudée, les athlètes algériens sont rappelés à leur vieux démons : on ne peut être sportif de performance sans une ligne de conduite. L'autre partie se distingue par une mauvaise hygiène de vie. Des sportifs s'adonnent à la consommation de produits nuisibles au corps telle la cigarette et quelques-uns se sont déclarés vaincus par le tabac. Pis : il y a ceux boivent de l'alcool. «Il passe la nuit dans une boîte, il vient en retard à l'entraînement et le lendemain il déclare à la presse que le coach l'a lésé», soulignait un technicien, agacé par les déclarations d'un joueur qui réclamait sa place de titulaire «sans fournir le moindre effort». Dans ce genre de bataille, rien n'indique que c'est l'avis de l'entraîneur qui sera soutenu par la direction du club. Une santé de fer ! Ailleurs, la santé du sportif de haut niveau est une question de spécialiste et d'autorité. «Le fer est un oligo-élément minéral qui entre dans la composition de l'hémoglobine des globules rouges, de la myoglobine des muscles, et de nombreuses réactions enzymatiques nécessaires à la respiration des cellules», conseillent les médecins du sport. C'est donc un élément incontournable pour garder la forme et éviter les contre-performances. Du point de vue de la couverture des besoins, la viande, notamment la viande rouge, est la source la plus intéressante : elle contient la forme de fer la mieux absorbée par l'organisme. De plus, viandes, volailles ou poissons vont favoriser l'absorption de ce minéral issu des autres aliments. «Ce sont donc des mets incontournables pour éviter les carences.» Mais avaler des aliments riches en fer ne suffit pas ! Il faut également consommer des vitamines (C par exemple) qui facilitent l'assimilation de ce minéral. «N'oubliez pas alors les fruits et légumes», avertissent les médecins. Par contre, d'autres aliments comme le thé ou le café diminuent son absorption. Pour Mathilde Beucher, qui est diététicienne, «les dépenses énergétiques engendrées par le sport sont variables selon le type d'activité, son intensité, sa durée... Les besoins nutritionnels du sportif sont donc plus élevés que ceux de la population générale. Afin d'apporter suffisamment d'énergie à votre organisme lors d'un exercice, il est indispensable de savoir comment gérer votre alimentation avant l'effort». Les spécialistes de la dépense d'énergie convergent aussi à dire qu'en «prévision d'une grosse dépense d'énergie, il semble par exemple normal d'absorber une quantité substantielle d'aliments à fort pouvoir calorique». Pour l'activité sportive, cette pratique va en réalité contrarier l'efficacité. La digestion est, en effet, prioritaire par rapport aux muscles et utilise pour ses propres besoins le glycogène disponible, créant ainsi un terrain propice à la défaillance. Bien que jouant un rôle tout à fait essentiel de refroidissement des cellules, une véritable boisson d'effort ajoute à un bon pouvoir désaltérant, un apport approprié de principes énergétiques et devient ainsi le véritable régénérateur de l'organisme et le support irremplaçable de la performance. Que le but soit d'obtenir des victoires à haut niveau ou simplement de s'exprimer pleinement dans la limite de ses possibilités, l'expérience démontre chaque jour davantage son exceptionnelle efficacité. Les conseils donnés vont probablement bousculer les habitudes mais les résultats obtenus justifieront largement un tel choix. A. Y.