Photo : Riad Par Karima Mokrani Comme prévu, plus de 8 millions d'élèves à travers le pays ont repris, hier, le chemin de l'école. 8 176 000 plus exactement, dont 3 848 000 au primaire, 3 097 000 au moyen et 1 231 000 au secondaire. Contrairement à l'année dernière, cette année, la rentrée a eu lieu dans un calme absolu, pourrions-nous dire. Pas d'euphorie côté élèves et pas de tension côté enseignants. Ce sont plutôt les parents qui laissent paraître quelques signes d'inquiétude, voire d'angoisse. «C'est sa première année, j'ai peur qu'il ne trouve des difficultés à s'adapter au nouvel environnement», confie une jeune maman. Une autre se rappelle les problèmes de l'année dernière, ceux notamment liés au port obligatoire du tablier aux couleurs non disponibles sur le marché et la surcharge de l'emploi du temps, induite par l'entrée en vigueur du week-end semi-universel : «C'était un grand chamboulement. Les enfants ne se retrouvaient pas.» D'où cette question qui revient sur les lèvres de nombreux élèves et parents : «Y aura-t-il des changements dans le nouvel emploi du temps ? Y aura-t-il un allègement des programmes ?» Les réponses à ces questions sont négatives. En effet, rien n'est encore programmé dans ce sens. Même cette histoire de réduction de la durée du cours de 60mn à 45mn semble être jetée aux oubliettes. Le ministre Boubekeur Benbouzid l'avait proposée l'année dernière aux syndicats du secteur, et les deux parties ont convenu de «mûrir» le projet pour son application à partir de cette rentrée. Depuis, rien de concret. Ministre et syndicats parlent de tout sauf de ce projet «mort-né». C'était pourtant une bonne idée qui méritait sérieusement d'être mûrie et mise en pratique. Car, nous devons le reconnaître, même si beaucoup de réalisations ont été effectuées dans le secteur, en vue de mettre les enfants dans de bonnes conditions matérielles et pédagogiques, tant qu'il y a ce problème de surcharge des programmes et des horaires, il y aura toujours des difficultés à suivre les cours. Par ailleurs, comme en témoignent des élèves et des parents, la rentrée des classes a eu lieu normalement à Alger comme partout ailleurs dans le pays. Les enfants ont eu leurs listes d'articles scolaires à acheter, leurs emplois du temps et les prix des manuels pour ceux qui doivent les payer. Ces manuels sont disponibles dans tous les établissements et en grandes quantités. Selon les services du ministère de l'Education nationale, l'ONPS a produit 60 millions de livres rien que pour cette année. Un chiffre record par rapport aux années précédentes. Pour revenir aux réalisations, rappelons qu'un ensemble de 24 765 établissements ouvrent leurs portes aux élèves scolarisés : 17 952 écoles primaires, 4 961 CEM et 1 852 lycées. Pour ce qui est de l'encadrement, 377 980 enseignants et 219 035 agents d'administration sont mobilisés. C'est à El Bayadh, plus précisément au lycée Ibn-El-Haïtham, que le ministre Boubekeur Benbouzid a donné le coup d'envoi de cette rentrée. Il a assisté au cours inaugural et vérifié sur place le respect de ses consignes concernant l'infrastructure, son équipement… Dans sa déclaration à la presse, le représentant du gouvernement a rappelé que l'Etat a consacré 420 milliards de dinars (5,5 milliards de dollars) au secteur dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014.