De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur La carpe à grande bouche, localisée dans l'oued Tafna à partir de Sebou jusqu'au barrage de Beni Bahdel, est menacée par la détérioration de la qualité des eaux qui alimentent le barrage.Une importante quantité de cette espèce a été retrouvée morte hier le long de l'oued a proximité de la commune d'Aïn Ghoraba, selon la Direction de la pêche.Contacté, le directeur de la pêche et des ressources halieutiques a indiqué qu'une commission s'est déplacée sur les lieux en vue d'enquêter sur ce phénomène. «Nous avons procédé à un prélèvement des eaux de l'oued et de quelques poissons pour des analyses», a indiqué le directeur de la pêche M. Derouiche Kuider, sans donner plus de détails, en attendant les résultats des analyses.Pour sa part, le président de l'association El Kawther «El Inma El Filahi», a révélé qu'il s'agit d'une catastrophe écologique puisque, sur 10 km, la carpe se trouve par centaines sur les rives.Le président de cette association n'a pas manqué d'appeler les concernés à ouvrir une enquête pour élucider cette énigme, le barrage de Beni Bahdel alimentant plusieurs régions en eau potable. La majorité des oueds que compte la wilaya de Tlemcen sont devenus de véritables dépotoirs, ils charrient toutes sortes de rejets liquides et solides. Ce qui a eu pour incidence une dégradation de la qualité des eaux. Les apports d'eau aux oueds constituent un danger pour la population. Toutes les rivières se déversent au barrage exposé aux dangers des rejets des eaux usées provenant des régions des Beni Snous, de Sebdou, de Aïn Ghoraba et d'autres localités sans compter les rejets des eaux des entreprises, des stations de lavage, etc. Une station d'épuration est primordiale pour protéger le barrage et, en outre, assurer l'irrigation des terres agricoles. Par ailleurs, la STEP contribue au développement humain de la région et peut jouer un rôle important dans la satisfaction des besoins de la population, puisque les oueds sont actuellement utilisés comme milieu récepteur d'une grande partie des rejets liquides des régions comptant une population de 70 mille âmes. En effet, la contamination des eaux de l'oued par les différents germes fécaux augmentera les risques d'exposition aux maladies infectieuses et l'idéal serait de traiter les eaux usées rejetées en amont.