La journée de jeudi a été laborieuse pour le ministre des Finances. M. Karim Djoudi était l'hôte de l'APN. Il a dû répondre aux sollicitations de deux élus, dans le cadre des questions orales. L'une relative au cadastre et l'autre aux problèmes que rencontrent les veuves de retraités de la caisse d'assurances sociales françaises dans la perception des reversions. Le ministre des Finances devait ensuite se prêter aimablement, faut-il le souligner, au jeu des questions-réponses des journalistes, avant de rejoindre la commission des finances de l'APN devant laquelle il a présenté les deux ordonnances relatives à la loi de finances complémentaire pour 2010, au fonctionnement de la Cour des comptes et à la répression de l'infraction à la législation et à la règlementation de change et des mouvements des capitaux de et vers l'étranger. Le grand argentier a notamment indiqué que l'opération de recensement sera achevée en 2014. En faisant cette annonce, Karim Djoudi contredit les informations révélées par l'ex-directeur des domaines. En effet, dans une conférence de presse animée le 2 juillet 2008, M. Benmeradi, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements depuis le remaniement de fin mai, et dans le cadre de l'explication de la loi relative aux biens domaniaux qui venait d'être adoptée par le Parlement, dira que l'opération de recensement ne pourrait être achevée qu'en 2018 après son relancement en 2004. L'opération en question qui avait accusé un très important, retard en raison des difficultés financières et sécuritaires du pays, devait donc être redynamisée avec l'aide de la Banque mondiale et des expertises étrangères. Toutefois, et en dépit de tous les moyens mis en place (y compris l'imagerie satellitaire), l'opération ne suit pas le rythme voulu si l'on s'en tient aux chiffres communiqués jeudi par le grand argentier du pays. Sur 11,5 millions d'hectares de terrains ruraux, 8,3 hectares ont été recensés au courant de cette année. D'autre part, 146 000 hectares de terrains urbains sur les 500 000 ont été cadastrés. Quant aux problèmes des veuves des retraités, le ministre a imputé le retard de la perception des pensions aux longues procédures des caisses de retraite françaises dans le transfert de l'argent vers la BADR et la CNR. D'autre part en marge de la plénière, et en réponse à une question sur le non- assujettissement de la Banque d'Algérie (BA) au contrôle de la Cour des comptes, M. Djoudi nous indique que la banque des banques est une autorité monétaire. «Et pour consacrer son indépendance, elle bénéficie d'un certain nombre de conditions, dont celle de ne pas être soumise au contrôle.» Cela étant, elle est contrôlée par deux censeurs nommés par le gouvernement. Le ministre des Finances nous précisera que cette disposition transposée dans l'ordonnance relative au fonctionnement de la Cour des comptes, soumise au vote du Parlement dès mardi prochain, existe déjà dans la loi sur la monnaie et le crédit de 2003 qui sera également révisée par ordonnance le 21 septembre. Karim Djoudi abordera aussi avec les représentants de la presse la problématique du déficit budgétaire prévu par la LFC 2010 qu'il imputera au volet fonctionnement. L'augmentation de ce dernier est due essentiellement, selon le ministre, à l'introduction de la provision concernant les régimes indemnitaires. La loi de finances a été établie, comme avant, sur une référence du prix du baril à 37 dollars, alors que le cours du pétrole bleu est de 77 dollars le baril. Les 40 dollars de «bénéfices» serviront à alimenter le fonds de régulation des recettes que l'Etat utilise depuis quelques années déjà pour résorber le déficit budgétaire. F. A.