La région du Sahel aura rarement autant été le théâtre d'une effervescence et d'actions depuis l'enlèvement, le 16 septembre courant, des otages français dont la France demeurait jusqu'à lundi (hier, ndlr) en milieu de journée sans nouvelle, alors qu'aucune revendication ne lui avait été formulée. Même si les auteurs de cet énième enlèvement d'étrangers dans la région demeurent non identifiés, la probabilité de la responsabilité d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est bien forte. L'Algérie, qui plaide pour une lutte sans concessions contre les activistes islamistes au Sahel en refusant l'option du paiement des rançons, figure parmi les acteurs de la stratégie mondiale visant à mettre hors d'état de nuire la nébuleuse terroriste. A ce titre, elle est plus que jamais sollicitée dans cette perspective, comme l'affirmait le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero : «[…] Avec l'Algérie, un pays qui est fermement engagé contre le terrorisme au Sahel, un dialogue étroit est établi à tous les niveaux.» Il faut rappeler, à ce sujet, le positionnement géographique de notre pays, lequel se trouve aux confins du Mali et du Niger, au centre de cette recrudescence terroriste. En plus de devoir faire face à une cadence plus élevée des actions terroristes sur son propre sol, l'Algérie est forcément impliquée et concernée par ce qui se passe à ses frontières. Son expérience dans le combat antiterroriste acquise tout au long des années de feu et de sang est sans cesse mise à contribution. Mais l'étendue des tentacules de l'organisation terroriste interpelle de plus en plus de pays pour relever le défi sécuritaire à l'échelle mondiale. C'est ainsi que, comme le précise encore le responsable français, la France entretient une coopération avec les États de la région. «Ce n'est que par un engagement accru entre les États de la région que cette action sera efficace», a déclaré, dans la foulée, le porte-parole du Quai d'Orsay. Grâce à l'échange d'informations et de données sécuritaires, la France a été destinataire de renseignements en provenance d'Algérie, lesquels renseignements sont à l'origine des inquiétudes quant à un risque «imminent» d'attentat sur son propre sol. Parce que vaincre le terrorisme transnational requiert une coopération internationale élargie, et sous diverses formes, la France avait émis le souhait de voir l'Union européenne (UE) davantage impliquée dans la région du Sahel. La vague de terreur et de suspense qui plane à nouveau sur la France, en sus de ce qui se déroule dans la région du Sahel, rappelle à la communauté internationale dans quelle mesure la menace terroriste est fortement toujours présente. En même temps qu'est, plus que jamais, nécessaire une coopération internationale accrue qui se baserait notamment sur le renseignement pour mettre la planète à l'abri des éléments de Ben Laden. M. C.