Photo : M. Hacène Par Ziad Abdelhadi C'est en tout 3 300 tonnes de viande de bœuf indienne qui ont été importées par des opérateurs nationaux durant le mois de Ramadhan dernier et qui, d'ailleurs, ont été très vite écoulées. De ce fait, ces derniers, et d'autres plus prudents, ou plutôt observateurs jusque-là, vont procéder à d'autres opérations d'importation à partir de l'Inde, si l'on en juge le nombre de demandes d'importation déposées auprès du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Ils sont une vingtaine alors qu'ils n'étaient au début que deux, selon le directeur des services vétérinaires au niveau de ce ministère, le Dr Rachid Bougdour, que nous avons rencontré en marge de la visite de travail qu'a effectuée lundi dernier le ministre du secteur dans la wilaya de Aïn Defla. Ce changement de point d'approvisionnement s'explique, d'après le directeur des services vétérinaires, par le fait de la flambée des cours actuelle (4 200 à 4 500 dollars la tonne). Donc, «nos importateurs se sont rabattus sur la viande indienne nettement moins chère que celle du brésil», dira le Dr Bougdour. L'écart est, en effet, si important (près de 1000 dollars la tonne) qu'il ne pouvait laisser indifférents nos opérateurs. D'autant plus que les ménages ont apprécié la qualité de la viande indienne. Il est donc intéressant pour nos opérateurs versés dans l'importation de viande désossée congelée et réfrigérée de s'approvisionner à partir de l'Inde et de tourner le dos à la viande rouge brésilienne.Ainsi, il semblerait bien que la viande indienne sera de plus en plus présente sur les étals des bouchers si les cours mondiaux venaient à continuer à être aussi élevés. Quoi qu'il en soit, cette constance dans l'importation de viande rouge bon marché, et de surcroît de bonne qualité, va certainement avoir un impact sur le marché de la viande fraîche locale du fait de la fourchette des prix au détail de la viande indienne, allant de 410 DA à 510 DA. Des prix donc très concurrentiels comparativement à la viande bovine locale qui s'écoule actuellement entre 800 et 900 DA le kilogramme. Une fourchette qui, selon Rachid Bougdour, n'est pas près de changer. «Elle pourrait même augmenter compte tenu de la faible production locale et de la demande de consommation sans cesse croissante», a-t-il souligné. Rappelons, enfin, que durant le premier semestre 2010, l'Algérie a importé 25 661 tonnes de viandes rouges pour un montant de près de 67 millions de dollars contre 33 748 tonnes pour 91,3 millions de dollars durant la même période en 2009, selon les derniers chiffres des Douanes. Par ailleurs, si l'Algérie a importé pour la première fois de la viande indienne, elle a déjà acheté de la viande rouge congelée de plusieurs pays tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine, le Brésil, le Salvador, l'Uruguay, le Danemark la Géorgie et l'Italie. Les viandes rouges fraîches proviennent, de leur côté, du Brésil, du Chili, des Pays-Bas, d'Allemagne,du Danemark, de France, d'Irlande, Belgique et d'Italie. De janvier à juin derniers, les importations de la viandes ont été réalisées principalement avec le Brésil pour plus de 22 458 tonnes, pour un montant de plus de 57,13 millions de dollars, et l'Uruguay avec 1 323 tonnes, soit une valeur de plus de 3,57 millions de dollars.