à notre passage hier à la mi-journée, au point de vente de viande rouge importée d'Inde sis au quartier Saïd Hamdine, il n'y avait pas foule. En fait, plus de curieux que d'acheteurs. Le petit nombre de cartons ouverts et dans lesquels sont emballés les quartiers de viande jonchant le sol de cet espace de vente, qui n'est en fait qu'une cabine saharienne aménagée, en témoigne. Et du coup, il faut croire que tout ce qui a été dit et écrit sur la qualité de la viande importée d'Inde a eu un impact négatif dans l'esprit de beaucoup de consommateurs algériens. On s'attendait donc à ce que il y ait engouement sur le produit, tel était l'objectif recherché à travers cette opération d'importation spéciale Ramadhan, mais cela ne s'est pas produit. Faut-il donc attendre encore pour savoir si oui ou non la viande de buffle indien va connaître un plus grand nombre de demandeurs ? C'était pourtant le but recherché à travers cette opération d'importation de viande bovine à partir d'un pays où le produit carné est totalement inconnu des consommateurs nationaux, de satisfaire la demande en approvisionnant le marché par des quantités importantes de viande de buffle indien congelée et désossée à des prix au détail abordables (510 DA et 460 DA). Apparemment non, il semblerait que cette fourchette de prix, très inférieure au prix de la viande locale et pas très loin de celui de la viande congelée importée surtout du Brésil, ne soit pas aussi attrayante. Notons, par ailleurs, et contrairement à ce qui a été prévu par la société Latraco, chargée de piloter l'opération, que tous les points de vente seront approvisionnés en viande de bœuf dès l'instant où il sera donné le feu vert d'autorisation de vente par l'Institut Pasteur, nombre de sites n'ayant pas été fournis. C'est ce que nous avons observé lors de notre passage au point de vente de Hussein Dey dont le propriétaire est une filiale de l'Onab à savoir Oravio centre. Selon une employée que nous avons interpellée au sujet de cette absence, cette dernière nous a appris : «A cette heure-ci (13 heures) nous attendons toujours un éventuel arrivage. Heureusement que nous disposons d'un stock important de poulets congelés pour maintenir ce lieu de commerce en activité.» Par ailleurs, nous avons pu remarquer que les poulets congelés vendus en ce lieu à raison de 250 DA le kilogramme sont vendus essentiellement à des clients de passage et de surcroît véhiculés. Que dire alors des consommateurs qui ne le sont pas et qui, pour profiter de ces prix, ont à se déplacer sur de longues distances ? Ne fallait-il donc pas que l'ONAB multiplie les points de vente pour permettre à de nombreux ménages de s'alimenter à moindre coût ? Rappelons enfin que pour approvisionner le marché algérien en viande bovine et afin de satisfaire la grosse demande des consommateurs durant le mois de Ramadhan, les autorités algériennes avaient décidé au cours du printemps dernier de conclure des contrats avec des entreprises indiennes pour la fourniture de viande congelée et désossée. Au total 100 000 quintaux. Dans le cas de figure où cette quantité viendrait à ne pas être écoulée entièrement, c'est bien sûr les fast-foods et les cuisines des entreprises qui seraient preneurs. Z. A.