Synthèse de Amel Bouakba Peu connus du large public, les lymphomes sont des maladies du sang, caractérisées par la prolifération maligne de cellules lymphoïdes et réticulaires qui tendent à infiltrer tout l'organisme. Pour faire face à la progression du cancer du système lymphatique, notamment chez l'enfant, une journée de sensibilisation a été organisée jeudi dernier, à Batna. A l'initiative de l'association nationale Nour Douha pour la solidarité avec les personnes atteintes de cancer, du service d'hématologie du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Batna, et des laboratoires Roche, cette rencontre a rassemblé des spécialistes des wilayas de Batna et d'Alger. L'occasion d'aborder plusieurs aspects de la maladie, ses causes, son traitement et les modes de prise en charge des personnes qui en souffrent, en particulier les enfants. Selon le Dr. Nacera Bouterfas, d'Alger, «l'étiologie de cette pathologie est liée à des facteurs génétiques et viraux et son traitement exige un suivi spécifique en raison de la rapidité de propagation de la maladie». Il faut savoir que le lymphome se caractérise par la multiplication anarchique des lymphocytes qui s'accumulent pour former des tumeurs dans divers éléments du système lymphatique : ganglions, mais aussi des organes très divers puisque les lymphocytes circulent dans tout le corps et tous les organes. L'origine de ces cancers reste en partie mystérieuse. Cependant, certains facteurs de risque ont été identifiés : maladie du système immunitaire, infection grave, exposition aux pesticides, infection virale… Mais la maladie peut apparaître alors qu'aucun de ces facteurs de risque n'est présent. Les symptômes les plus courants sont une grosseur indolore au niveau du cou, des aisselles ou de l'aine, ainsi que des symptômes généraux : fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids, fatigue, toux et difficultés respiratoires Toutefois, seul un examen au microscope d'un ganglion lymphatique (à partir d'une biopsie) permet d'établir le diagnostic et de déterminer le type de lymphome. Il reste, en revanche, certain que, pour mieux lutter contre cette maladie, une détection précoce est capitale. Le Pr. Mehdia Saïdi, du service d'hématologie du CHU de Batna, a plaidé pour le dépistage précoce de la maladie, qui, dit-elle, permet «dans nombre de cas, une guérison complète du patient, notamment chez les enfants». De son côté, la présidente de l'association Nour Doha, Mme Gacemi, a mis l'accent sur les efforts déployés par son association, créée en 2002, dans le domaine de la sensibilisation sur toutes formes de cancers. Elle a souligné que l'une des recommandations phares a toujours été celle de la multiplication des centres anticancéreux à travers le pays pour atténuer la pression exercée sur ceux d'Alger et de Blida, améliorer, ainsi, la prise en charge des patients et offrir un meilleur accès aux soins et notamment à la chimiothérapie et la radiothérapie. A ce propos, il a été fait état de l'importance du futur centre anticancer de Batna dont la réception est prévue avant fin 2010. «La qualité de l'encadrement de cet établissement et la disponibilité des médicaments seront vitaux pour lui permettre d'assumer pleinement ses missions de prise en charge des cancéreux de Batna et des wilayas voisines», ont estimé les intervenants.