L'OTAN a exprimé, hier, selon les agences de presse, ses regrets pour la mort de soldats pakistanais tués par ses forces, jeudi dernier, et demandé la réouverture de sa route d'approvisionnement principale vers l'Afghanistan, qu'Islamabad a fermée en représailles. «J'ai exprimé mes regrets au sujet de l'incident de la semaine dernière qui a coûté la vie» à trois soldats pakistanais et «adressé mes condoléances aux familles», a déclaré à la presse le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen, après un entretien avec le chef de la diplomatie pakistanaise Shah Mehmood Qureshi. M. Qureshi se trouve à Bruxelles pour représenter son pays à un sommet Asie-Europe programmé hier et aujourd'hui. Les convois destinés aux forces internationales en Afghanistan sont bloqués à la frontière depuis jeudi, le Pakistan réagissant ainsi à plusieurs attaques d'hélicoptères de l'OTAN sur son sol ces derniers jours dans les zones frontalières. La dernière en date, jeudi, a tué trois de ses soldats. L'OTAN invoque un droit de poursuite et assure avoir riposté à des tirs. «Une enquête conjointe est en cours», a rappelé M. Rasmussen. «Il faut empêcher que les activistes» islamistes venant du Pakistan «traversent la frontière» afghane et «attaquent les militaires afghans», a souligné le secrétaire général de l'OTAN. En attendant, plus de 200 camions destinés à l'Isaf sont bloqués au poste-frontière de Torkham, à Khyber. Dans ce contexte, des talibans pakistanais alliés à El Qaïda ont revendiqué, hier, deux attaques qui ont détruit en trois jours au Pakistan près de 60 camions de ravitaillement destiné à la force de l'OTAN en Afghanistan. Ils entendent ainsi se venger des attaques quasi quotidiennes les visant des drones américains en territoire pakistanais, sur lesquelles en revanche Islamabad observe le mutisme. Dimanche dernier, l'ambassadeur du Pakistan à Washington a promis sur CNN que le trafic destiné à l'OTAN reprendrait «dans moins d'une semaine». Les Etats-Unis, qui commandent les forces internationales en Afghanistan et dont les soldats composent plus des deux tiers, sont le principal bailleur de fonds du Pakistan, tant sur le plan civil que militaire. R. I.