Photo : APS De notre envoyé spécial à Syrte en Libye Nasser Hannachi La politique arabe de voisinage se construit incontestablement sur la base de repères et d'objectifs arabes communs avec en prime la nécessité de solutionner définitivement le problème de la Palestine, devait éclairer le président de la République Abdelaziz Bouteflika lors du sommet extraordinaire des pays arabes ouvert hier après-midi à Syrte en présence de 15 chefs d'Etat. Cette vision du chef de l'Etat sur la politique de voisinage arabe devrait être confortée par la récupération de tous les territoires arabes occupés. Ce message illustre la position algérienne sur le sujet, un vœu cher… et introduit par le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Bouteflika appelle également au retour de la paix territoriale dans les pays arabes. Pour ce faire, il a insisté à ce que toute la zone arabe et celle du Moyen-Orient soient dépourvues d'armement de destruction massive, dont le nucléaire, compte tenu des valeurs culturelles et ethniques inhérentes à la nation arabe. Le président de la République a récusé l'idée de recourir à un autre dispositif qui sera chargé de mettre en œuvre cette éventuelle politique arabe de voisinage. «C`est une politique de voisinage qui doit fondre dans les politiques de la Ligue elle-même», a suggéré le chef de l'Etat qui se félicite de cette initiative, mais renvoie la décision à «une réflexion approfondie dès lors que le projet est d'envergure et ambitieux nécessitant un examen minutieux». Les politiques algériens préfèrent plutôt passer ce dossier sous la loupe avant de se prononcer. La réforme du système de coopération arabe a été également évoquée dans le discours du président Bouteflika. A ce sujet, il a estimé que «l'Algérie y adhère car cela permet des échanges avec l'extérieur avec un impact positif sur notre nation arabe en rapport avec nos voisins les plus proches ou l'organisation mondiale». Le Président a également formulé le souhait de l'Algérie quant au suivi et à la concrétisation des réformes agrées antérieurement avec notamment la création du Parlement permanent arabe. «Les réformes doivent être construites sur des évaluations objectives sur la résultante du travail arabe entrepris jusque-là et ce, avec ces performances et ses points faibles», a-t-il estimé avant de mettre en relief l'importance de promouvoir le conseil de sécurité et sa dotation en `matériel et technologie`pour qu'il puisse accomplir son rôle. «L'Algérie s'optimise de toutes les propositions pour actionner le système de la coopération arabe. A cet effet, on recommande la création de la `troïka au niveau de la présidence annuelle de la Ligue qui aidera la présidence du sommet dans l'accomplissement de sa tâche à tous les niveaux, assurant l'alternance des présidences», préconise le chef de l'Etat. Aujourd'hui, le sommet se consacrera au volet arabo-africain, c'est-à-dire tenter de sortir avec une plate-forme définissant le futur, voire le devenir des pays arabes et le restant du continent dans unseul espace.Pour rappel, 15 chefs d'Etat ont pris part hier aux travaux du sommet extraordinaire arabe tenu à syrte, dont le président palestinien Mahmoud Abbas qui a présenté un bilan sur les derniers pourparlers avec les Israéliens. Présidé par le leader libyen, Mouammar El Kadhafi, le sommet a consacré deux thèmes principaux : la politique de voisinage et la «révision» du système commun de coopération arabe. La diplomatie algérienne menée par Bouteflika aura mis à nu les perspectives de ce partenariat en recommandant d'établir des mécanismes au préalable afin que le projet aboutisse. En conclusion, Bouteflika a espéré que le processus relatif aux réformes de la Ligue puisse offrir les mêmes priorités à tous les pays arabes pour mettre en place des bases politiques de proximité «unifiées» œuvrant dans les intérêts du monde arabe pour parvenir à concrétiser les objectifs tracés. N. H. Le président Bouteflika s'entretient avec plusieurs chefs d'Etat en marge du sommet arabe Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, s'est entretenu avec plusieurs chefs d'Etat arabes peu avant l'ouverture du sommet arabe extraordinaire à Syrte en Libye. Il s'agit des présidents de Syrie, M. Bachar El Assad, de Tunisie, M. Zine El Abidine Ben Ali, de Mauritanie, M. Mohamed Ould Abdelaziz, d'Irak, M. Djalal Talabani, du Soudan, M. Omar Hassan El Béchir, de Somalie, M. Cheikh Charif Ahmed, de l'émir du Qatar, Cheikh Khalifa Ben Hamed Al-Thani, et de celui de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas. A l'ordre du jour du sommet de Syrte, on relèvera principalement l'évolution de l'action arabe commune, la réforme du système de la Ligue arabe, ainsi que l'initiative de politique arabe de bon voisinage avec les pays et régions limitrophes. La réforme de la Ligue arabe et de ses institutions a déjà fait l'objet d'un débat au sommet d'Alger en 2005, au cours duquel des orientations ont été arrêtées en vue d'améliorer l'efficacité du travail des institutions arabes.