On ne se mobilisera jamais assez autour de la lutte contre la toxicomanie, phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Autant parmi les jeunes que parmi les adolescents, et même parmi les enfants qui se retrouvent pris dans l'engrenage de la drogue. La tentation est présente aux abords des établissements scolaires où des dealers et des délinquants appâtent leurs victimes pour en faire de fidèles consommateurs. Ce fléau semble n'obéir à aucune stratégie de lutte tant sa propagation a pris des proportions alarmantes. La loi de 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic de drogue a-t-elle eu quelque efficacité jusqu'ici ? C'est la question que tout un chacun peut se poser alors que les stupéfiants prolifèrent, surtout dans nos quartiers où il est n'est quasiment plus possible pour les adolescents d'échapper au chant des sirènes. C'est d'ailleurs là et dans la périphérie des écoles que se fait le «recrutement» de la clientèle pour ces marchands qui proposent le rêve éphémère avec, à coup sûr, l'engrenage de l'accoutumance. La drogue circule au sein des cités au vu et au su de tous, et même sous les préaux, happant sur son passage des gamins qui tombent dans le piège. Un piège qui se referme sur eux, souvent à l'insu des parents. On a avancé hier, lors d'un séminaire organisé à ce sujet, le chiffre de 200 000 consommateurs de cannabis, ce type de «stupéfiant étant le plus consommé dans notre pays». Ce chiffre pourrait s'avérer très en deçà de la réalité en l'absence d'un recensement fiable, due selon certains spécialistes, à l'insuffisance de centres de prise en charge de toxicomanes. Mais il faut reconnaître qu'ils sont encore plus nombreux ceux qui se complaisent dans leur situation et ne cherchent pas à se désintoxiquer. Des dizaines de tonnes de drogue (kif et autres) et des milliers de psychotropes sont saisis chaque année, ce qui n'empêche pas leur pullulement du fait de notre voisinage avec un pays producteur. La lutte menée sans relâche au niveau des frontières ne semble pas avoir une totale efficacité puisque, du cannabis, il en entre sans discontinuer. Sur le terrain, les affaires liées à l'usage et au trafic de drogue traitées par la justice se chiffrent par dizaine de milliers annuellement. Il est clair que la bataille est loin d'être gagnée, vu que les moyens mis en place ne sont pas tout à fait au point. Il en va ainsi de la mise en œuvre de la loi de 2004, dont les spécificités restent encore à saisir et qui attend que les connaissances des personnels qui en sont chargés soient améliorées par le biais des séminaires régionaux, ceux-ci devant également servir, à travers l'échange de ces mêmes connaissances, à harmoniser «la compréhension et la mise en œuvre des dispositions» de cette loi. R. M.