Une vingtaine de chômeurs venus de Laghouat se sont rassemblés, hier matin, devant la maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger, pour demander essentiellement des emplois.Venus la veille de la wilaya du Sud-Ouest, qui compte notamment la ville gazière de Hassi-R'mel, ces pères de famille disent vivre une «hogra». «Nous ne voulons rien d'autre que des emplois pour faire vivre dignement nos enfants», s'insurge Ahmed, 46 ans, ancien syndicaliste. Selon lui, le choix de la maison de la Presse n'est pas fortuit. «Nous avons frappé à toutes les portes au niveau local et national. Nous n'avons reçu que du mépris», peste-t-il. Très gêné, l'ancien travailleur d'une entreprise publique raconte qu'il est obligé de faire l'aumône pour payer les études de son fils, étudiant à Constantine.Omar, un quadragénaire, est dans une situation aussi catastrophique, selon ses dires. «Ma femme m'a abandonné à partir du moment où je ne pouvais plus subvenir aux besoins de mes trois enfants», raconte-t-il les larmes aux yeux. Il était tellement écœuré que ces démons cardiaques ont refait surface. L'homme raconte qu'il est persécuté tout au long de l'année par les services de sécurité. «Il suffit que je me tienne debout devant l'Agence nationale de l'emploi pour que la police arrive», témoigne-t-il, une liasse de documents à la main. Omar, Ahmed et les autres font tous le même constat : «La ville gazière de Hassi R'mel attire les salariés de toute l'Algérie. Mais cette zone nous est interdite. Elle est pourtant située à 100 km du chef-lieu de la wilaya de Laghouat». Après quelques heures d'attroupement, les manifestants ont été dispersés par les forces de police. La venue de Tahar Besbès, député du RCD, n'a rien changé à la chose. Il y a trois semaines, des dizaines de jeunes de la région avaient organisé une grève de la faim collective dans la zone industrielle de Hassi R'mel, l'un des plus grands champs gaziers du monde. A. B.