De notre envoyé spécial à Syrte Nasser Hannachi Les résultats du Sommet extraordinaire arabe ouvert samedi dernier à Syrte en Libye ont consacré un apport financier au Soudan et à la Somalie. On a aussi procédé à l'installation d'un comité ministériel pour chapeauter distinctement les dossiers relatifs à la réforme du système de l'action commune arabe et la politique de voisinage. Le sommet a été sanctionné par un carnet de bord comptant quatre points essentiels. Donnés en début de soirée par le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, après une séance tenue à huis clos avec les chefs d'Etat, les recommandations du sommet prévoient une aide au profit du Soudan et de la Somalie.Des décrets sur l'évolution de la promotion de l'action arabe commune et la politique de voisinage ont aussi été inclus dans cette feuille de route qui appelle à l'adoption des mesures résultant des travaux des cinq pays ayant pris part à la réunion de Tripoli en juin 2010. Il est ainsi question de charger le secrétariat général et un comité ministériel réduit de revoir le protocole exposé traitant de la promotion de l'action arabe commune. Les travaux du secrétariat général et de ce comité ministériel devront être remis à la ligue d'ici mars 2011 lors d'une session extraordinaire en présence des ministres des Affaires étrangères, qui précédera la tenue du 23ème congrès arabe prévu le 23 mars 2011 et qui se tiendra en Irak ou en Egypte.Cependant, le sommet a peaufiné la démarche susmentionnée en s'articulant principalement d'une part sur les principes et les objectifs de la Ligue quant aux liens entre les pays arabes qui témoignent de leur volonté à préserver l'identité, les intérêts et notamment la paix. D'autre part, le vœu des peuples arabes de réaliser des progrès en différents domaines à la faveur de cette action commune. Outre les évolutions et changements observés au niveau arabe et international, cela nécessite la modernisation du système de partenariat en tenant compte des décisions 497 et 498 du sommet de Syrte. Quant à la politique de voisinage, le second axe, il a entériné l'idée de former un comité ministériel «open», présidé par le président du sommet, qui poursuivra l'étude sur la réalisation du forum de voisinage arabe auquel se joignent des équipes d'experts en politique, en économie et en droit. Ainsi, les pays membres devront éclairer en continu le secrétariat général et ledit comité ministériel sera appelé à présenter un rapport sur l'avancement des travaux en mars 2011. Concernant le premier chapitre relatif au Soudan et à la Somalie, les directives sont claires : secourir financièrement ces deux Etats. Se basant notamment sur le discours du président soudanais Omar Hassan Ahmed El Bachir appuyé de surcroît par le soutien immédiat de l'émir du Qatar Hamd Benkhalifa qui s'est traduit par une aide de 1 milliard de dollars, les Arabes appellent à soutenir le Soudan en respectant sa souveraineté tout en encourageant tous les processus menant à garantir la paix dans cette région. La Ligue arabe, dira son secrétaire général, est tenue d'œuvrer en étroite collaboration avec l'Union africaine et les Nations unies pour aider les Soudanais à se prononcer lors du référendum dans un climat de paix et transparent, loin de toute éventuelle pression anticipant les résultats du suffrage. M. Amr Moussa ajoutera que pour ce faire, il est nécessaire d'intensifier les relations arabo-africaines avec le gouvernement soudanais afin d'encourager l'installation de la paix. En ce qui concerne la République de la Somalie, la Ligue s'est félicitée des orientations du président somalien d'adopter la réconciliation nationale avec toutes les composantes du peuple somalien. Consacrer le dialogue comme seule alternative pour aplanir toutes les divergences, est la meilleure voie pour parvenir à la paix. La Somalie devra bénéficier d'un apport financier mensuel estimé à 10 millions de dollars pour permettre au gouvernement de réactiver les entreprises étatiques et de lancer des programmes de développement dans une atmosphère de paix et de stabilité.