Photo : S. Zoheir Par Y. Bouarfa La confusion qui a régné au sein de la sélection algérienne lors de sa dernière sortie est la conséquence d'un manque évident de discipline et d'application dans le jeu. Le rendement des joueurs, leur comportement sur le terrain sont là pour le prouver. Au-delà des jambes qui ne répondaient plus, c'est aussi le mental de l'équipe qui faisait carrément défaut. Il y a lieu, d'ailleurs, de déplorer l'absence de régularité dans la composition de l'équipe type et aussi dans le choix des joueurs. Seul Abdelhak Benchikha, ou son prédécesseur Rabah Saadane pourrait expliquer l'instabilité de l'effectif. Car, on ne peut pas assurer les automatismes d'une équipe si celle-ci change constamment d'éléments et de vocation. Bien sûr, on aurait aimé que la participation de l'équipe algérienne aux éliminatoires de la phase finale de la CAN 2012 soit plus significative, plus convaincante, surtout que le groupe dans lequel elle se trouve n'est pas en mesure de constituer un obstacle. Mais il semblerait que l'heure des remises en cause et des révisions a bel et bien sonné. On ne peut plus aspirer à s'imposer n'importe comment. On doit justement prendre conscience de l'importance du jeu hautement inspiré et seul capable de donner un sens au rendement des joueurs. On peut justement évoquer le jeu tout en incluant le rapport qu'il entretient avec leur épanouissement. C'est un éclairage supplémentaire qu'il peut apporter justement aux diverses options et choix tactiques. Les dernières restrictions qu'on a pu constater, les nouvelles tendances ont, d'une façon ou d'une autre, bouleversé la manière d'évoluer de l'équipe. On ne peut se retenir de regarder un tel gâchis dans lequel l'équipe s'est précipitée lors de sa dernière sortie. Mais en même temps, on ne peut s'interdire à entrevoir, encore et toujours, les signes d'une nouvelle espérance. On dit souvent que le match le plus douloureux, c'est toujours la dernière défaite. Mais les mauvais moments ne sont-ils pas justement des opportunités pour mieux rebondir ? Le talent, c'est aussi la faculté de rebond. Centrafrique-Algérie est venu ainsi au moment opportun. Pour avertir, pour remettre les choses à leur place et surtout les convictions à leur juste signification. Faire et défaire les choses, ainsi est le jeu du football. Ainsi est le grand jeu de la vie. Ce ne sont, certes, ni les mêmes talents ni la même patience que l'une et l'autre occupation convoquent. Mais ce peut être la même noblesse dans les deux cas. Il faut dire que la trajectoire déclinante de la sélection aurait dû soulever, bien avant le match face à la Centrafrique, une véritable prise de conscience de la part de toutes les parties prenantes et entraîner des retouches impératives à son parcours. On la voyait déjà avancer insensiblement au-devant d'un échec que certains croyaient inimaginables. Après avoir pleinement vécu, séduit et enflammé, elle pose un genou à terre et il lui faut beaucoup de ressources pour éviter d'y mettre le second. Chaque match est le commencement d'une nouvelle chose, parfois même d'une nouvelle ère… La sélection algérienne et la FAF doivent forcément changer et pourquoi pas apprendre de nouveau. Tel est le cycle des équipes et c'est ainsi qu'elles doivent avancer vers l'avenir.