Synthèse de Ghada Hamrouche Lors du premier débat télévisé entre les deux candidats au second tour à la présidentielle brésilienne qui se déroulera dimanche prochain, la protégée du président sortant Luis Inacio Lula Silva, Dilma Rousseff, a tenté hier soir de reprendre la main lors d'un débat télévisé avec José Serra, son rival, qu'elle a vivement critiqué.La candidate du Parti des travailleurs, qui n'a jamais montré autant sa force combative au long de la campagne, a accusé l'ancien gouverneur de Sao Paulo d'être un pion entre les mains d'investisseurs étrangers. Elle l'a, en outre, accusé de recourir à la calomnie. Malgré le soutien du chef de l'Etat sortant Luiz Inacio Lula da Silva, très populaire, Dilma Rousseff n'est pas parvenue à se faire élire dès le premier tour le 3 octobre et cette contre-performance inattendue a revigoré José Serra. «Avec votre campagne, vous tentez de nuire par des mensonges, de la calomnie et de la diffamation», a lancé Dilma Rousseff dès sa prise de parole. L'allusion était claire aux accusations du centre droit selon lesquelles elle était favorable à l'avortement, ce qui a contribué à lui faire perdre des voix dans un pays marqué par la ferveur religieuse. Dans les sondages, son avance dans les intentions de vote pour le second tour le 31 octobre est passée d'une vingtaine de points à seulement sept points. Elle a rappelé l'implication de José Serra dans les privatisations des années 1990, que les Brésiliens jugent négativement. Serra a riposté, à son tour, en accusant Dilma Rousseff de ne pas dévoiler le fond de sa pensée sur les questions telles que l'avortement ou la religion. «Vous avez défendu l'avortement puis vous avez changé de position», a dit le candidat du Parti social-démocrate brésilien, qui a pris un peu plus d'assurance que dans les débats précédents. «C'est la même chose à propos de Dieu. D'abord, vous ne savez pas si vous êtes ou non croyante puis brusquement vous devenez pieuse», a-t-il ajouté.