Le Brésil organise dimanche des élections générales lors desquelles les électeurs devraient élire le successeur du président Luiz Inacio Lula da Silva, renouveler l'Assemblée nationale et les deux-tiers du Sénat, et désigner les gouverneurs et les députés des 27 Etats fédérés. Près de 136 millions de Brésiliens sont ainsi appelés à se rendre dans les bureaux de vote qui seront ouverts de 08H00 à 17H00 heure locale. Et comme le Brésil compte trois fuseaux horaires, les derniers bureaux fermeront à 22H00 GMT, en Amazonie. Trois candidats sont en lice pour la présidentielle dont la favorite Dilma Rousseff, ex-ministre du président Lula. La Constitution ne permet pas à ce dernier, qui jouit d'une popularité "record" après huit ans de pouvoir, de briguer un troisième mandat consécutif. Selon un sondage de l'institut Datafolha, Mme Dilma Rousseff est en passe d'emporter le scrutin dès le premier tour car elle atteint 51% des suffrages exprimés, sans les bulletins blancs ou nuls. Son principal adversaire, le social-démocrate José Serra, ex-gouverneur de Sao Paulo, se maintient à la deuxième position avec 28% des intentions de vote tandis que la chef de file des Verts, Marina Silva, a grimpé d'un point en une semaine (de 13% à 14%), indique le même sondage. Pour une victoire dès le premier tour, il faut 50% des suffrages exprimés plus une voix, selon la Constitution du Brésil. Si aucun des candidats n'obtient dimanche la majorité des suffrages exprimés, un second tour pourrait avoir lieu le 31 octobre pour l'élection à la présidence et aussi pour les élections aux 27 postes de gouverneur d'Etat. Quant aux sénateurs (54 sur 81 au total), ils sont élus au scrutin majoritaire à un tour et les 531 députés sont élus à la proportionnelle, au premier tour également. Au Brésil, le vote est obligatoire pour les citoyens de 18 à 70 ans et facultatif de 16 à 18 ans et pour les plus de 70 ans. Au dernier jour de la campagne électorale, les candidats à la présidentielle ont présenté vendredi leurs positions et se sont dits prêts pour le scrutin de dimanche. "Je suis prête à devenir la première femme présidente de notre république", a indiqué Dilma Rousseff, candidate du Parti des travailleurs (PT). "J'emploierai tous mes efforts pour faire du Brésil un pays meilleur et pour lutter contre la pauvreté", a-t-elle promis. Pour sa part, le candidat du Parti social-démocrate brésilien (PSDB), José Serra, a déclaré être le "meilleur candidat pour offrir au Brésil une économie robuste". "Je vais garder les emplois existants, créer de nouveaux emplois et améliorer la santé publique, les prestations sociales et l'éducation", a indiqué M. Serra qui a déjà participé deux fois à un second tour d'élections présidentielles, mais a été battu par le chef de l'Etat sortant Luiz Inacio Lula da Silva. La troisième candidate Marina Silva du Parti vert (PV) a, de son côté, indiqué qu'elle "représente un nouveau genre de politique qui considère les politiques d'une façon globale". "Je suis la seule candidate qui dépend vraiment de votre vote. Les autres peuvent parvenir au second tour avec l'aide de leurs coordinateurs et de leurs compagnies de télévision. Je compte sur vous. Je compte sur vous aussi pour faire de la nation une véritable démocratie", a-t-elle lancé aux électeurs. En prévision de ces joutes électorales, le Brésil a déployé 7.000 policiers et 711 soldats pour fournir un soutien logistique et renforcer la sécurité lors du déroulement de ce scrutin. "Nous cherchons à rassurer le peuple et à éviter tout crime ou fraude possibles le jour de l'élection", a indiqué samedi à la presse, le ministre de la Justice Luiz Paulo Baretto avant d'ajouter: "Nous allons avoir des élections calmes. Nous espérons que dimanche soit une célébration de la démocratie et que tout se déroule conformément à la loi".