L'Algérie a du mal à prendre en charge convenablement ses malades. En dépit des moyens financiers énormes mis en place par l'Etat dans le domaine de la santé, des personnes atteintes de cancer meurent, faute de traitement et d'accès aux soins. Le sempiternel problème de la radiothérapie se pose toujours avec autant d'acuité. Décrocher un rendez-vous pour une radiothérapie est devenu impossible. Les seuls centres anti-cancers fonctionnels au niveau du pays, en l'occurrence ceux d'Alger (CPMC) et de Blida, sont saturés. Or, l'absence de soins de radiothérapie expose le malade à de sérieuses complications et hypothèque ses chances de guérison. Plus de 80% des cancéreux meurent pour négligence dans notre pays, alors que, dans d'autres pays, le cancer tend à devenir une maladie chronique avec des taux de survie importants. L'attente des malades cancéreux n'a que trop duré. L'engagement des associations d'aide aux malades ne suffit pas. Encore faut-il qu'il y ait une volonté réelle de la part des pouvoirs publics de prendre en charge ce problème de santé publique. Depuis quelques années déjà, médias, professionnels de la santé, associations de malades ont lancé un cri d'alarme, dénonçant les nombreuses défaillances en matière de prise en charge des malades. Mais ces appels urgents ne semblent pas avoir eu d'écho auprès des autorités concernées. Les nombreux centres anticancers annoncés au niveau de plusieurs wilayas pour prendre en charge le flux de malades en augmentation constante en sont encore au stade de projets. Le cancer continue d'emporter des milliers de malades, à cause, entre autres, d'un système de santé obsolète et d'une gestion déficiente. Les promesses des ministres qui se succèdent à la tête du département de la Santé sont restées lettre morte. Pour rappel, le ministre de la Santé avait annoncé récemment le lancement du Plan national cancer et la réalisation de quinze Centres anticancers à travers les quinze wilayas du pays. A. B.