De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le constat est fait depuis très longtemps : la grande majorité des associations culturelles d'Oran ne disposent pas de vision ni d'objectifs précis à réaliser. N'étant pas capables d'organiser elles-mêmes des manifestations culturelles, elles ne se distinguent généralement que lors des événements officiels et n'ont, par conséquent, aucun impact sur la société.Heureusement pour Oran, il existe un certain nombre d'associations qui arrivent à agir sur une partie de la société, à élargir des horizons et ouvrir de nouvelles perspectives. C'est le cas notamment de Bel Horizon, qui œuvre pour la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine historique oranais, du Petit Lecteur qui s'investit dans le monde du livre pour enfants, d'Amel qui s'est fait une place dans le théâtre, de Santé Sidi El Houari dont le travail autour du patrimoine historique n'est plus à démontrer ou encore de l'association le Libre Pinceau qui active dans les arts plastiques.A elles seules, ces formations associatives parviennent à animer en une année plus de manifestations culturelles que toutes les autres associations réunies. «Une association, c'est avant tout une question d'investissement personnel, de sacrifices, explique un militant associatif. Après, on peut parler de finances, sinon cela ne servirait à rien. Combien d'associations ont bénéficié de budgets depuis le début des années 1990 et combien ont réussi à durer ?» Une question qu'il serait intéressant de creuser pour faire le point sur ces centaines (ou milliers ?) de milliards de dinars, débloqués pour des activités associatives, mais qui auront finalement été détournés pour l'enrichissement personnel. Ainsi, bien qu'elle soit éminemment importante, la question de la subvention demeure subsidiaire comparativement aux efforts que les militants doivent produire pour faire avancer leurs projets et permettre à leur association de grandir. Depuis leur création, les associations susmentionnées l'ont démontré et, à force de labeur et d'abnégation, elles ont réussi non seulement à provoquer l'engouement chez la population mais aussi, pour certaines d'entre-elles, à susciter l'intérêt d'associations étrangères et des organismes internationaux. Ainsi, certaines bénéficient chaque année de l'aide de l'Union européenne dans la réalisation de leurs projets et le lancement d'autres. «De toutes les manières, ces gens-là ne t'aident pas pour tes beaux yeux. S'ils voient que tu n'es pas productif, ils retirent leurs billes», explique notre interlocuteur. Et si ces institutions, associations et organismes, étrangers continuent de contribuer, c'est assurément parce qu'ils jugent que l'effort fourni par les associations locales mérite d'être soutenu. En tout état de cause, bien qu'elles se comptent sur les doigts, ces associations ont un impact certain sur la société oranaise : il n'y a qu'à se rappeler les foules qui participent à la marche annuelle de Bel Horizon (le 1er mai) pour en prendre la mesure…