Quand on a la passion de créer, cela finit toujours par produire quelque chose, et le résultat est souvent appréciable, voire admirable. C'est le cas du jeune Algérien Amine Ben Ali, âgé d'à peine de 21 ans, qui a la bande dessinée dans le sang. Cette passion a fini par jaillir sous la forme d'un album, Sardar.Ce jeune étudiant en informatique natif d'Oran s'est, en effet, distingué lors de la 3ème édition du Festival international de la bande dessinée d'Alger par son œuvre éditée par Z-link, la première maison d'édition de mangas et BD en Algérie. Inspiré par plusieurs mangas à succès tels que Bleach et Paradora, l'auteur du personnage de Sardar s'est également abreuvé de la culture arabo-musulmane avec un penchant particulier pour le fantastique et le surnaturel. Sardar est un jeune homme à la quête de son frère disparu le jour où il a trouvé un drôle de talisman enfermant un djinn. Ce dernier prendra la route du désert à la rencontre d'esprits malfaiteurs et de nouveaux amis. «Pour peaufiner l'histoire, j'ai dû consulter plein de livres. Je voulais une histoire cohérente qui repose sur une documentation solide. Je m'intéresse beaucoup au fantastique et j'ai voulu partager cela avec mes lecteurs», nous dira Amine Ben Ali. «J'ai commencé la bande dessinée à l'âge de 12 ans en recopiant des personnages connus pour arriver aujourd'hui à faire éditer mon produit», ajoutera le bédéiste. Le jeune artiste reconnaîtra également s'être fait aider par Darius, un autre bédéiste algérien, pour la confection de certains personnages. On relèvera également que Sardar est aussi un scénario très créatif conçu sur de solides bases, le tout avec une touche d'humour décapant. L'auteur a même créé son propre personnage : une grenouille avec une cape en guise de signature. La seconde trouvaille de Z-Link, The Victory Road (le chemin de la victoire), est l'œuvre d'Oudjiane Sid Ali, autre jeune bédéiste algérien qui raconte l'histoire de Rafik, un mordu de football qui découvre le basket-ball. Rappelons que ces deux jeunes ont été découverts grâce à la publication de leurs planches dans la revue spécialisée dans les mangas et BD Laabstore, également éditée par Z-Link de Salim Brahimi. Ayant déjà sorti de l'ombre plusieurs jeunes talents, Z-Link s'impose sur le devant de la scène artistique en s'appuyant sur la bande dessinée, un art qui avance à petits pas en Algérie, mais qui promet, au vu du public et des artistes de plus en plus nombreux à s'intéresser à la BD. Après la parution de la revue Laabstore qui, elle-même, a eu à relever un défi fou, voilà que cette maison d'édition se lance dans la publication de jeunes talents que le gérant déniche lui-même. Reste à encourager cette louable initiative et espérer que d'autres maisons d'édition prendront exemple sur elle, surtout avec la nouvelle dynamique autour du 9ème art. Rappelons que, chaque année, cette maison d'édition tente d'attirer encore plus d'adeptes et d'élargir son champ d'action, que cela soit à travers la revue Laabstore ou les bandes dessinées algériennes. W. S.