Les pays de l'Union européenne vont étudier, lundi prochain pour la première fois, au plus haut niveau les moyens d'apporter une aide aux pays du Sahel, confrontés au terrorisme d'Al Qaïda au Maghreb, notamment pour la formation des forces de sécurité locales. Le sujet est à l'ordre du jour d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Luxembourg. Ils «vont examiner diverses options possibles sur le rôle que peut jouer l'UE afin d'aider à stabiliser la région» composée, notamment du Niger, de la Mauritanie et du Mali, souligne une source diplomatique. «Ce rôle pourrait combiner la politique étrangère de l'UE, sa politique de sécurité et ses outils d'aide au développement dans le cadre d'une approche cohérente», ajoute-t-elle. Aucune décision sur des mesures concrètes n'est attendue ce lundi. Il s'agira d'un premier tour de piste «pour montrer que c'est une priorité de l'Union européenne» à présent, après les enlèvements d'otages européens, souligne un diplomate européen. «On veut tirer la sonnette d'alarme», ajoute-t-il. «Il y a aussi un risque systémique avec le danger d'une propagation vers l'est de l'Afrique et un arc de crise qui rejoindrait la Somalie», estime-t-il. Sept otages, cinq Français, un Togolais et un Malgache ont été enlevés mi-septembre au Niger par la branche maghrébine d'Al Qaïda et sont aux mains de leurs ravisseurs dans le Sahel. A terme, parmi les idées concrètes possibles figurent l'envoi d'une mission d'instructeurs pour aider à la formation de douaniers ou de forces de police dans les pays concernés, ou encore l'envoi d'experts pour améliorer le fonctionnement des administrations locales et du système judiciaire, souligne le diplomate. «Une chose est sûre, il n'est en aucun cas question d'envoyer des soldats européens sur place», indique-t-il. Mais même une mission de formation dans le cadre de la politique de sécurité de l'UE ne sera pas facile à décider, en raison des réticences de plusieurs pays, à commencer par la Grande-Bretagne, selon une source diplomatique. R. N.